Stop à l’irresponsabilité des chaînes d’infos
Informer oui, mais profiter de l’actualité et mettre de l’huile sur le feu en permanence par appât du profit, finit par être insupportable!
Non ! Ne rétorquez pas qu’ « il faut bien informer« , ou que « c’est la liberté de la presse« ! Ce n’est plus de l’information, c’est du lavage de cerveau lorsque la même image la plus violente sert de fond d’écran en boucle à tous les débats et tout au long la journée. Quand la vitrine de Chanel fracassée fait le tour du monde inlassablement, quand on interroge complaisamment micro au poing, face caméra, le pillard devant un magasin de prothèses attaqué (sic), et que celui-ci dit impunément qu’il va se faire plaisir et qu’il va revenir pour ses cadeaux. Quand on cherche à interviewer n’importe quel gilet jaune sanctifié pour l’occasion et qui n’a rien à dire sauf à déclarer » nous ne lâcherons rien » sans savoir quoi, puis à bout d’argument demander que » Macron dégage ».
« The show must go on « ! Alors, c’est vrai : les chaînes d’infos sont des entreprises comme les autres; et sans vergogne tous ceux qui y collaborent, les yeux plein d’étoiles disent qu’ils battent tous les records d’audience. Et quand on tient un best-seller commercial pourquoi y renoncer et comment? L’audimat c’est le chiffre d’affaires de la boîte, d’autant que la concurrence est là, stimulante y compris celle des réseaux sociaux. On ne va quand même pas se priver de gagner des auditeurs, d’autant qu’en plus, il faut faire mieux que les autres, plus et plus spectaculaire : bien filmer la voiture qui brûle en donnant l’impression que c’est toute la rue qui flambe, gros plans sur les coups d’où qu’ils viennent – policiers ou casseurs, tout est bon. Et puis il y a les « produits dérivés »: la cagnotte pour défendre le boxeur de flic, le gradé qui a cogné un peu fort et qui a la légion d’honneur, le commerçant qui pleure devant son magasin dévasté… On crée un effet d’entrainement !
Une information en appât du profit
Ne jetons toutefois pas la pierre à ces chaînes de TV en continu, il faudrait être commercialement suicidaire pour aborder d’autres sujets, le samedi entre autre, puisque les mêmes qui protestent – les téléspectateurs – sont au rendez-vous! Tout le monde participe à cette descente aux enfers au détriment de chacun, y compris des Gilets jaunes. Nous paierons cher cette addition et cette addiction.
Alors, il faut lancer un appel à la déontologie journalistique et à l’éthique collective. Que les patrons des chaines de télévision se réunissent et s’imposent une auto discipline commune. Est-ce trop demander qu’ils signent un accord se contentant d’informer : montrer les événements oui, mais renoncer à ces fonds d’écran « vendeurs », arrêter de faire la promo de cette émeute de 50.000 personnes…
Oui, les Français soutiennent (de moins en moins) une démarche consistant au départ à demander moins impôts, mois de taxes, un meilleur pouvoir d’achat et des politiques efficaces ! Qui ne serait pas d’accord ? Qui n’est pas outré par les vases communiquant consistant immédiatement à remettre une taxe quelque part pour récupérer ce que l’on vient de céder?
Mais reprenons nos esprits et méditons le constat de Victor Hugo « la populace ne peut faire que des émeutes, pour faire une révolution il faut le peuple « . Il serait salutaire que les chaines d’info ne jouent pas le catalyseur qui peut faire croire à une révolution. Que celles-ci soient conscientes de leur responsabilité dans ce qui se passe sous nos yeux, c’est le cas de le dire !
Informer oui, mais profiter de l’actualité et mettre de l’huile sur le feu en permanence par appât du profit, finit par être insupportable! Il y a un moment ou un code déontologique respectable et respecté s’avère indispensable. Vous avez dit CSA ? Qu’attend le régulateur de l’audiovisuel ?
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