Innitel, entreprise israélienne en pleine croissance installée à Bnei Brak, dans la banlieue de Tel-Aviv, et spécialisée dans les logiciels destinés aux centres d’appels, recherchait un contractant à bas coût et hautement qualifié.
Dan Leubitz envisageait l’Europe de l’Est ou l’Inde. Il n’aurait pas songé à chercher à quelques dizaines de kilomètres, du côté de l’enclave palestinienne de la bande de Gaza.
D’autant moins que nous étions en 2015 et qu’un an plus tôt, Israël et le Hamas, son grand ennemi qui gouverne sans partage Gaza, s’étaient livré une guerre dévastatrice, la troisième en six ans. Aujourd’hui, Innitel et cette entreprise de Gaza sont en affaires, à hauteur d’environ 10.000 dollars (8.400 euros) par mois.
Le sous-traitant gazaoui d’Innitel, dont l’AFP ne peut révéler l’identité pour des raisons de sécurité, a conclu des contrats avec plusieurs entreprises israéliennes, dont Mellanox, qui développe des services connectant banques de données, serveurs et ordinateurs.
Cette société fait travailler dix salariés à Gaza, rémunérés à travers une filiale palestinienne, et prévoit de doubler l’effectif. Le patron de l’entreprise gazaouie pense que sa société est la seule à travailler avec des partenaires israéliens. «Ce n’est pas une décision facile, mais nous sommes résolus à proposer nos services au marché israélien», dit-il. Les relations sont purement professionnelles et la politique est totalement tenue à l’écart, dit-il.
Source : http://www.liberation.fr/planete/2017/09/20/la-high-tech-israelienne-a-la-recherche-de-matiere-grise-a-gaza_1597637