Tel Aviv (Claude Hess). La guerre la plus secrète d’Israël se déroule dans les profondeurs du dark web. Une définition du dark web (ou deep web), « un monde parallèle à l’internet que nous connaissons, un royaume dont la plupart d’entre nous sont heureusement inconscients.
C’est une zone où les utilisateurs peuvent surfer de manière anonyme, et généralement sans laisser de trace, peuplée par les vendeurs d’armes, les pédophiles, les terroristes et les cyber-criminels, entre autres. Vous pouvez embaucher un tueur sur gage sur le dark web, ou acheter une carte de crédit volée, le tout sans laisser d’empreinte ».
Depuis des années les autorités israéliennes se sont organisées pour traquer les terroristes, lutter, avec beaucoup de succès, contre les « supermarchés des armes » sur le dark web (1). Cette lutte passe par des accords internationaux. Le Mossad et le FBI collaborent de manière étroite et ceci depuis des années.
Eric Denécé estle directeur du Centre français de recherche sur le renseignement. Selon lui, les Israéliens sont probablement les meilleurs du monde en cyber-renseignement, un domaine qu’il distingue de la cyber-sécurité et de la cyber-défense : « il s’agit, plutôt que d’être victime d’attaques, de prendre les devants et d’anticiper. Ils partent alors chercher des renseignements directement sur les réseaux sociaux et toute la cyber-sphère, sur le web invisible et dans le Dark Net ». L’infiltration est la clef et permet ensuite de prévenir des attaques.
Dans Times of Israël en juillet 2017 : « Les pirates de la startup israélienne White-Hat, généralement de jeunes hommes et femmes arrivés après leur service dans des unités de renseignements de l’armée israélienne, sont connectés au deep web 24h24, 7j/7. Ils plongent dans le web, mettent en place de nombreuses identités virtuelles et fausses, des avatars ; ils infiltrent des groupes et des forums de pirate pour découvrir des cyber-attaques planifiées, puis préparent leurs clients avant qu’elles ne se produisent ».
LE PLUS. Un éclairage nouveau et intéressant qui est bien résumé dans Le Figaro (les forces israéliennes ne sont pas mentionnées de manière explicite dans l’article, mais il est évident qu’elles ne sont pas bien loin du FBI) :
Selon lefigaro.fr : « AlphaBay et Hansa, plaques tournantes de la drogue et des armes sur le Web, ont été fermées. C’est une prise d’envergure dans la lutte contre la criminalité en ligne. Réunis à Washington lors d’une conférence de presse exceptionnelle, des représentants du FBI, de l’agence chargée de lutter contre le trafic de drogue, mais aussi d’Europol, ont annoncé la fermeture d’AlphaBay et Hansa. Durant plusieurs années, ces deux plateformes ont permis l’échange en toute impunité de drogues, d’armes, de logiciels et de services illégaux.
AlphaBay, le plus gros des deux sites fermés, se présentait de lui-même comme un «eBay du marché noir». Les produits vendus étaient rangés dans des catégories telles que «fraude ; drogue ; contrefaçons ; virus ; armes». Les transactions étaient payées en crypto-monnaies comme le bitcoin, afin de masquer l’identité des vendeurs et des clients. La navigation sur les pages s’effectue via le réseau de navigation anonyme, Tor. Durant un an, les enquêteurs ont acheté sous couverture de la marijuana, de l’héroïne, des faux papiers d’identité afin de recueillir des preuves contre les criminels à la tête du site ».
(1) Le dark web forme une petite partie de deep web, la partie du Web qui n’est pas indexée par les moteurs de recherche, bien que le terme « deep web » soit parfois utilisé de façon erronée en référence au dark web.