En Israël, une école d’ingénieurs organise sa pédagogie sur le modèle des formations militaires depuis maintenant cinq ans. Conséquence : les élèves sont soumis à un rythme infernal. À la IsraelTech Challenge, il n’est pas rare que la journée de cours commence à 5 heures du matin pour finir à 23 heures. Pas de vacances, pas de temps pour le sport ou les loisirs et, le week-end, il y a des montagnes de devoirs à faire. Cette formation dure cinq mois et les cinq mois suivants, les jeunes ingénieurs travaillent dans les entreprises partenaires de l’école.
Le créateur de ce concept, Oren Toledano, a passé dix ans dans une unité du renseignement de l’armée israélienne. « On a utilisé un modèle spécifique à Israël, qui fonctionne : c’est la connexion entre l’armée, l’industrie et l’académie, détaille-t-il. Cette formation leur donne une valeur ajoutée importante. Au début, ils plongent dans un bain froid mais peu à peu, leur esprit s’aiguise. À la fin, ils sont prêts à accepter les challenges et ils en ont moins peur. »
Les entreprises s’arrachent les étudiants
Chaque année, 50 ingénieurs sortent de la IsraelTech Challenge, après avoir déjà obtenu un diplôme dans leur pays. Par exemple, en France, beaucoup sortent de l’École centrale ou de l’École des mines. La spécialité de ces élèves : la cybersécurité et l’intelligente artificielle. Grâce à cette formation, les étudiants deviennent des ingénieurs premiums, c’est-à-dire très recherchés par les compagnies. « Elles se battent pour recevoir des ingénieurs de chez nous et paient cher pour être partenaires », explique Oren Toledano.
L’école a déjà noué des partenariats avec Microsoft, e-Bay, PayPal ou Intel par exemple. Ces entreprises la financent à hauteur de 75% et le reste est versé par l’État israélien. Cette formation s’inscrit dans la stratégie globale d’Israël qui cherche à s’imposer comme un leader des nouvelles technologies. Ainsi, IsraelTech Challenge se prépare à ouvrir des antennes aux États-Unis, en Amérique latine et en France. L’école est d’ailleurs en train de nouer un partenariat avec une banque et un institut de sondage français. (Source http://www.francetvinfo.fr)