Fin connaisseur des méandres de la société israélienne, Jacques Bandelac est notamment l’auteur d’une monographie remarqué sur les Arabes d’Israël et dans un ouvrage d’une grande clarté et délesté de toute charge émotionnelle et militante qui vient de sortir « Les années Netanyahou, le grand virage d’Israël » (Edition L’Harmattan), il revient sur les trois dernières décennies qui ont changé la face de l’État hébreu et dont l’acteur majeur n’est autre que Benyamin Netanyahou, inoxydable homme politique, adulé par ses partisans, honni par ses détracteurs.

Étoile montante de la droite israélienne dans les années 1980, son parcours et sa formation oscillent entre Israël, sa terre natale, et les États-Unis, sa seconde patrie où il exerça le métier de diplomate aux Nations Unies.
Élu une première fois à la tête du gouvernement en 1996 au terme d’une ascension fulgurante, B. Netanyahou a animé la vie politique israélienne pendant trois décennies et ravi le record de longévité de Premier ministre (15 ans) à David ben Gourion, le fondateur de l’État juif. Rattrapé par la justice dans diverses affaires de corruption, celui que ses partisans surnomment « King-Bibi », s’est longtemps cru indétrônable. Sous le « bibisme » Israël s’est mué en un pays où les ultraconservateurs ont renversé le rapport de force, renforçant les racines ethnoreligieuses d’une aile minoritaire du sionisme.
Dès lors, l’auteur propose un examen critique du « bibisme » perçu comme un régime politique illibéral au plan politique et ultra libéral au plan économique.  Il faudra attendre la pandémie du coronavirus pour que l’étoile de Netanyahou pâlisse.
Mais le bibisme a survécu à son leader : plusieurs dimensions de l’idéologie bibiste continuent d’imprimer leur marque sur les Israéliens.

Source : Revue Conflits

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