« La véritable embellie dans les échanges franco-israéliens pourrait venir d’une collaboration féconde entre startups.

C’est en tout cas le souhait réitéré du président français Emmanuel Macron, qui lorsqu’il était ministre de l’Economie avait été à l’origine de l’implantation de la French Tech à Tel-Aviv, dont l’objectif est de créer des ponts entre les écosystèmes technologiques des deux pays.

Dans la perspective d’une numérisation effrénée de l’économie à l’ère post-Covid, Israël est plus que jamais perçu par la France comme un partenaire stratégique de premier plan, capable de lui offrir les clés de sa résilience économique.

Et dans ce contexte de dynamisation des partenariats franco-israéliens 2.0, c’est Erel Margalit qui pourrait bien faire figure d’homme providentiel.

L’homme d’affaires israélien, fondateur et président du fonds d’investissement Jerusalem Venture Partner (JVP), s’apprête en effet à établir un hub d’innovation à Paris, à l’image de ceux qu’il a déjà mis en place à Jérusalem et New York. Avec pour objectif de faire de la capitale française un centre d’innovation européen majeur. 

Identifier les freins aux échanges bilatéraux revient immanquablement à se demander si l’image d’Israël, souvent façonnée à l’aune du conflit israélo-palestinien, n’est pas l’un d’eux. « Ce n’est plus le cas », affirme Daniel Rouach, qui assure que les Français font désormais la part des choses, et qu’ils ne sont pas prêts à sacrifier des échanges économiques féconds avec la « Startup Nation » au nom de divergences politiques ou idéologiques. Il mentionne toutefois que les sociétés israéliennes qui réussissent dans l’Hexagone font plutôt profil bas, par peur d’un éventuel boycott. 

Arié Bensemhoun se montre plus timoré. S’il relève une véritable évolution des mentalités, il note également que de nombreux entrepreneurs français se posent encore la question du « qu’en dira-t-on », et de l’influence que ces deals auront sur l’image de leur société, d’autant plus à l’ère du diktat des réseaux sociaux.

« Le véritable changement doit venir de l’establishment politique français, qui doit assumer une relation totalement décomplexée avec Israël en tant que pays allié et ami. Le reste suivra », assure-t-il. 

Plus globalement, le directeur exécutif d’Elnet est convaincu que c’est l’Union européenne dans son ensemble qui doit renforcer ses liens avec Israël sur le plan économique, mais aussi stratégique. Si l’Europe est déjà le premier partenaire commercial de l’Etat hébreu, il est important selon lui qu’elle s’engage dans une véritable alliance avec le Moyen-Orient dessiné par les accords d’Abraham, pour faire la différence face aux géants chinois et américain, et relever les défis actuels. 

« Le terrorisme islamiste, l’immigration clandestine et l’émergence d’idéologies dangereuses menacent le rêve européen. C’est également la première fois dans l’histoire de l’humanité que toutes les crises sont conjuguées : crise sanitaire, environnementale, économique, sécuritaire etc. Cette situation inédite nécessite de rebattre les cartes et de se repositionner sur l’échiquier mondial », dit Arié Bensemhoun. « Le Goliath européen a besoin du David israélien. Il en va de sa survie. »

Johanna Afriat. Un article de i24News (Extraits) :

Un article sous copyrights i24News.

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