Vu d’Israël. Les Français vivant en Israël vont voter aux prochaines élections. Et ce qui se passe dans l’Hexagone ne passe pas inaperçu. Un sondage commandé par l’entourage de Valérie Pécresse à l’Ipsos, et diffusé vendredi 27 août, crédite Eric Zemmour de 7% des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2022. En Israël pratiquement aucun média ne parle de la présidentielle française. Les israéliens observent ce qui se passe en Allemagne avec une très grande attention.
Selon (1) : « Autour d’Eric Zemmour, il y a des rumeurs, un entourage très proactif, des structures qui se montent, des stratégies électorales qui s’aiguisent. Surtout, il y a désormais une dynamique électorale. Il y a quelques semaines, un sondage de l’Ifop positionnait le journaliste légèrement au-dessus de 5% des intentions de vote – avec un potentiel électoral total atteignant les 18%. L’été est passé par là, et à mesure que les Français partaient en vacances, l’hypothèse d’une candidature d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022 est définitivement passée de rumeur à secret de Polichinelle. Si toutefois il fallait encore démontrer ce changement d’envergure, l’Ipsos et l’entourage de Valérie Pécresse s’en sont chargés, ce vendredi 27 août. Dès la fin de matinée ont fuité sur les réseaux sociaux des extraits d’une enquête d’opinion réalisée par le célèbre institut, à la demande de l’entourage de la présidente de la région Île-de-France. Si l’enquête s’intéresse essentiellement au potentiel électoral de Valérie Pécresse, elle a également le mérite… de systématiquement faire figurer Eric Zemmour au rang des candidats potentiels.

Eric Zemmour imperturbable, quelle que soit la concurrence.

Le sondage, mené du 20 au 22 août auprès de 2 000 personnes, imagine quatre hypothèses. Selon les informations du Point, le tronc commun est toujours le même : sont systématiquement testés un candidat d’extrême-gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV), Anne Hidalgo (PS), Emmanuel Macron (LREM), Nicolas Dupond-Aignan (DLF), Marine Le Pen (RN)… et Eric Zemmour. A ceux-là, l’Ipsos oppose successivement Valérie Pécresse (14%, 3ème place), Xavier Bertrand (15%, 3ème place), Laurent Wauquiez (10,5%, 4ème place derrière Yannick Jadot), et Michel Barnier (11%, 3ème ex aequo avec Yannick Yadot). En ce qui concerne Eric Zemmour, il est notable que quel que soit le candidat de droite qui lui serait opposé, il est systématiquement donné à 7% des intentions de vote. Un chiffre en hausse par rapport aux précédentes enquêtes consacrées au polémiste – 5,5% pour l’Ifop en juin 2021.

Si l’enquête était destinée à évaluer les chances de Valérie Pécresse – qui, soit dit en passant, talonne désormais de très près son rival des Hauts-de-France – c’est bien pour son « facteur Zemmour » qu’elle a fuité, vendredi, s’attirant immédiatement une foultitude de commentaires. Si le principal concerné n’a, comme à son habitude, pas daigné commenter, son entourage s’est empressé de diffuser l’information. « Éric Zemmour c’est 7 % sans être candidat, c’est +2 points en quelques semaines c’est des milliers de Français qui se mobilisent partout pour lui, c’est le candidat dont a besoin pour 2022. La dynamique existe ! », s’enthousiasme Stanislas Rigault, président de « Génération Z ». « Zemmour n’est même pas candidat et il est déjà à 7%, imaginez après une déclaration de candidature ! », abonde également Samuel Lafont, qui gère une partie de la communication numérique du putatif candidat. La « Z wave » [la vague Zemmour, ndlr], expression chère aux amateurs du polémiste, s’annoncerait-elle bel et bien ? D’ici au premier tour de l’élection présidentielle, programmé pour le 10 avril 2022, Eric Zemmour et son entourage ont en tout cas largement le temps d’amplifier le phénomène.

Et Marine Le Pen dans tout çà ?

« QU’IL LAISSE MARINE TRANQUILLE »: ZEMMOUR FÂCHE LE RASSEMBLEMENT NATIONAL

Invité d’une université d’été dans le Vaucluse ce samedi, le polémiste, qui n’a toujours pas déclaré sa candidature pour la présidentielle 2022, a multiplié les sorties politiques et s’en est notamment pris à Marine Le Pen.

Alors que la candidature pour l’élection présidentielle de 2022 du polémiste n’est pas déclarée, Éric Zemmour multiplie les sorties et les petites phrases. Invité d’une université dans le Vaucluse ce samedi, il n’a pas manqué d’étriller la droite, ainsi que le Rassemblement national (RN), s’attirant les foudres du parti de Marine Le Pen.

Crédité de 7% d’intentions de vote d’après un sondage publié ce vendredi, Éric Zemmour affirme pourtant avoir « envie » d’unir les droites. « Je m’évertue à le faire depuis des années (…) Quand je présente mes livres, il y a des gens du Rassemblement national, de LR », a-t-il assuré aux journalistes présents.

D’après lui, dans le paysage politique, « tout est un peu confus », à l’image de la primaire de la droite, dont on ne sait « même pas si elle aura lieu ». « J’ai l’impression qu’ils ne veulent pas de moi », a-t-il ajouté.

« L’échec aux régionales a été un très mauvais coup pour elle »

En ce qui concerne la présidente du Rassemblement national, pour Éric Zemmour, la présidentielle est perdue d’avance. « Marine Le Pen a un socle très solide mais elle a déjà perdu cinq points dans les sondages: elle était à 26%, elle n’est plus qu’à 21. Je pense que l’échec aux régionales a été un très mauvais coup pour elle. Tout le monde a compris au RN qu’elle ne gagnerait jamais, c’est tout, c’est clair », a glissé le polémiste.

La réaction du parti d’extrême-droite ne s’est pas fait attendre. Quelques heures plus tard, l’un de ses fidèles soutiens, Louis Aliot, maire RN de Perpignan, a dénoncé sur notre antenne « des propos de tribune ».

« C’est un propos inutile parce qu’on est pas dans le même combat. Le Rassemblement national et Marine (Le Pen, NDLR) portent un message de gouvernement. En 2022, il faudra gagner, il faudra évincer Macron, il faudra gagner sur un programme qui rassemble une majorité de Français. Je pense qu’Éric Zemmour, lui, a un message de mise en garde et ça n’est pas du tout la même chose. Vous pouvez être intéressé par ce que dit Éric Zemmour dans ses émissions, ses bouquins, et y être tout à fait insensible lorsqu’il serait, peut-être, candidat à l’élection présidentielle », a fustigé l’édile.

Et d’ajouter: « je ne suis pas là pour le critiquer, je demande simplement qu’il laisse Marine tranquille. On s’occupera de ce qu’on a à faire pour la présidentielle, avec un programme, une candidate qui est aujourd’hui en tête des sondages. Il faut écarter cette division dans la même famille politique au sens large ».
En attendant une éventuelle officialisation de sa candidature, les soutiens d’Éric Zemmour affirment avoir recueilli « une centaine » de promesses de parrainages d’élus pour 2022. Pour briguer l’Élysée, un candidat nécessite de recueillir 500 signatures ».
(1) Fanny Rocher BFM
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