Jean Stern : « Aurore Bergé est présidente du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale depuis mai 2019. Elle est aux premières loges des nouveaux fans d’Israël ».

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« Israël est notre première ligne de front contre le terrorisme », aime dire la députée La République en Marche (LREM) des Yvelines. « La France sera toujours aux côtés d’Israël et de sa sécurité », ajoute-t-elle en général.

Mais cette grande habituée des plateaux télé est également proche du Printemps républicain comme, d’ailleurs, de nombreux pro-israéliens. Sur son autre sujet de prédilection : la laïcité, fondement même du Printemps républicain, Aurore Bergé embraye au quart de tour.

Ce courant, le Printemps républicain envisage de se transformer en parti pour les prochaines échéances électorales nationales en 2022. Ce qui satisfait le lobby pro-israélien. « On a beaucoup d’amis dans le Printemps républicain », se réjouit Arie Bensemhoun, directeur d’Elnet en France.

« Ce n’est pas que le Printemps républicain soit représenté à l’Assemblée. Il ne l’est pas, commente un député. Mais il est dans toutes les têtes ». À commencer par celle d’Aurore Bergé qui adhère à une lecture de la laïcité que le sénateur socialiste Rachid Temal, pourtant lui aussi chaud partisan d’Israël et habitué des rencontres d’Elnet ne partage pas.

« La laïcité du Printemps républicain n’est pas la laïcité à la française. Le dessein politique derrière, c’est de cibler l’islam », estimait-il dans Regards en octobre 2018.

Or, l’essentiel du discours actuel des pro-israéliens consiste à faire passer le combat légitime des Palestiniens en lutte entre la démocratie et « la menace » islamiste. De plus, il y a quelque chose de quasi comique à voir des partisans français d’une laïcité « rigoureuse » se poster en première ligne de la défense d’un pays qui en 2018 a adopté une loi sur « l’État-nation » fondée sur l’identité religieuse…

Lancé après les attentats de 2015, le Printemps républicain défend une vision étroite et donc discutée de la laïcité à la française. Son manifeste veut que la laïcité « redevienne l’affaire de tous et de chacun, qu’elle reprenne toute sa place au cœur de notre contrat civique et social ». « Contre l’assignation identitaire, contre l’alibi des différences prétexte à la différence des droits, il y a la République », poursuit le texte.

À sa devise en triptyque « liberté, égalité, fraternité », François Hollande et Manuel Valls avaient un temps songé à ajouter « laïcité », avant d’y renoncer. En reprenant ce flambeau, les animateurs de l’association ont fini par le mettre au centre du débat politique.

Ils sont d’ailleurs d’anciens proches de Manuel Valls, comme l’universitaire Laurent Bouvet, le préfet Gilles Clavreul, ex-délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, ou l’ancien élu municipal d’Avignon Amine El-Khatmi, qui préside le mouvement depuis 2016. Ils se manifestent essentiellement sur Twitter, où Laurent Bouvet, Gilles Clavreul et Amine El-Khatmi disposent respectivement de 25 000, 23 000 et 36 000 abonnés.

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