La startup Monday.com espère populariser son « Work OS » auprès des entreprises françaises, mais elle trouvera sur son chemin Salesforce, Microsoft ou encore Google Cloud.

Sur YouTube, certains ont remarqué la multiplication des publicités et des vidéos sponsorisés pour monday.com, souvent présentée comme une plateforme de gestion de projets.
La startup israélienne basée à Tel-Aviv connaît une forte croissance. Fondée en 2012 et lancée 2014, elle est implantée physiquement dans quatre régions (Israël, États-Unis, Royaume-Uni et Australie), mais ses clients sont répartis dans plus de 180 pays. Au total, l’entreprise aux 650 employés a levé 234,1 millions de dollars.
Monday.com se présente comme l’éditeur d’un « Work OS », une plateforme SaaS pour réunir tous les outils des collaborateurs dans un seul environnement.
« Monday.com est un outil de gestion de projet, il est également un CRM, mais je dirais qu’il est plus que ça encore.
C’est un environnement de travail central pour un employé. C’est une plateforme qui permet d’implémenter en quelques clics des workflows à l’aide de blocs de construction, un peu comme des Lego, de les déployer à l’aide de capacités low-code/no-code », vante Gad Amar, directeur Conseil Entreprise de monday.com pour la région France.
Monday.com, une plateforme no-code/low-code
L’outil est accessible depuis une interface Web. Il permet de créer des tableaux et des tableaux de bord. Les tableaux ne sont ni plus ni moins que des tables éditables (avec pour unité principale la colonne), tandis que les dashboards reprennent les informations affichées dans ces tables sous forme de diagrammes, pour surveiller certains indicateurs.
Il n’est pas forcément nécessaire de créer ces interfaces de pied en cap. L’éditeur dispose d’un « centre de modèles » contenant plusieurs dizaines de templates à employer suivant le type de tâche.
Certains templates génèrent plusieurs tables et dashboards afin de rassembler ce qui semble essentiel pour compléter un workflow en particulier, par exemple la gestion de tickets IT ou la livraison de biens.
Monday.com entend couvrir l’ensemble des activités d’une entreprise, de la gestion de projets en passant par l’administration de campagne marketing ou encore l’orchestration du support client.
Mis en pratique (la création d’un compte gratuit ne prend que quelques secondes), les informations sont affichées sous le prisme de processus légers, d’étapes, de chronologies et de complétion de tâches.
Bref, de prime abord, l’outil semble plus adapté aux besoins de PME qui n’auraient ni les moyens ni l’envie de se parer d’une solution sûrement plus exhaustive, mais aussi plus complexe.
Et pourtant, Monday.com n’en démord pas, il s’agit bien de proposer sa plateforme aux entreprises de tous les verticaux, petites ou grandes. Selon Gad Amar, le logiciel supporte n’importe quel type de workflow. « Nous ciblons un large éventail de clients et les différents niveaux hiérarchiques de l’entreprise indépendamment du cas d’usage », déclare-t-il.
Le directeur est transparent à ce sujet. L’entreprise israélienne a d’abord poussé les déploiements d’interfaces réalisés à l’aide de facultés no-code, mais ajoute petit à petit des composants d’automatisation des processus, des fonctionnalités low-code et la possibilité d’intégrer des applications ou UX développées en dur, par de vrais programmeurs.
« Il n’y a pas besoin d’être un grand développeur pour créer des automatisations et d’intégrations avec des outils tiers. Environ 70 % de nos utilisateurs sont des non-techniciens. Par ailleurs, nous avons des API afin d’étendre les capacités de la plateforme. Vous allez pouvoir créer vos propres applications en fonction des besoins », assure Gad Amar.
Concernant l’automatisation des processus, Monday a ajouté une fonctionnalité basée sur le principe d’IFTTT (If This Then That).
L’éditeur propose des automatisations précâblées pour le rappel de tâches, le déplacement de tâches dans un tableau suivant son statut, la création d’éléments, de sous-éléments, la complétion de formulaires, ou gérer des notions de dépendances entre des attributs (par exemple la livraison d’un projet et la date affichée). Mais pour les usages plus avancés, il faut davantage compter sur les « recettes personnalisées ».
Elles permettent de bâtir et de déclencher des actions d’envois de mails, de se connecter aux outils employés dans l’entreprise.
Cependant, elles réclament davantage d’efforts et le nombre d’actions disponibles dépend du forfait choisi par le client.
Un marché fortement concurrentiel
Monday propose également des intégrations natives avec des outils du marché. Suivant son niveau de souscription, l’utilisateur accède à plus ou moins de connecteurs vers Microsoft Teams, Slack, Asana, Trello, Jira, Dropbox, les outils de la suite Google Workspace, Zapier, Salesforce, Hubspot, GitHub, Gitlab, PagerDuty ou encore Pipedrive.
« Les fonctionnalités low-code sont là. Libre à vous de déployer et de développer sur Monday. Nous offrons un framework en différents langages, dont React afin de créer des applications que Monday n’offre pas aujourd’hui.
Par exemple, des PME de quelques centaines d’employés utilisent la plateforme comme un vrai CRM et gèrent la facturation auprès de leurs clients.
Pour cela, ils utilisent les modèles et les outils de Monday pour créer des templates de facture, extraire les données depuis des applications tierces, ajuster le document avec les informations présentes sur la plateforme et envoyer les factures », illustre Gad Amar.
Néanmoins, Monday n’est pas le seul sur ce créneau. Salesforce développe son propre environnement de travail, Microsoft compte sur sa Power Platform pour aider à automatiser les processus les plus simples. Google entend rapprocher les métiers « citizen developers » des développeurs avec Business Application Platorm, sans compter l’initiative de SAP.
De son côté, PagerDuty applique ce principe à l’ITSM et à la supervision de systèmes IT. Même Oracle se (re) lance sur ce marché.
« Notre idée, c’est de proposer un hub pour l’entreprise », défend Gad Amar. « Nous n’avons pas vocation à remplacer tous les outils déjà en place au sein des organisations.
En revanche, nous pouvons nous intégrer avec ce type d’outils, centraliser les informations. Une fois consolidées ces informations permettent d’obtenir des indicateurs métiers beaucoup plus complets, qui vont offrir aux responsables de comprendre ce qu’il se passe au sein de leur organisation et gagner en rapidité de prise de décision ».
Des ambitions en France
Cette approche séduit les clients français. Sanofi, Carrefour, Deezer, Accor, BNP Paribas ou encore Gameloft sont présentés comme des utilisateurs réguliers de Monday.com. « Aujourd’hui, en France, nous avons plus de 3 000 clients payants dans les secteurs du commerce de détail, dans les institutions financières, l’assurance, la pharmacie, les médias… », liste Gad Amar.
Ces clients peuvent être des individus, des équipes ou des entreprises. Au total, monday.com revendique plus de 115 000 souscriptions payantes et la startup de droit privé assure avoir dépassé les 130 millions de dollars de revenus récurrents annuels.
« Nous appliquons le fameux modèle “land, expand and explode”. En fonction de la taille de l’entreprise, nous commençons avec une petite centaine d’utilisateurs et étendons les déploiements au fur et à mesure », ajoute le directeur Conseil Entreprise.
« Pour nous, la France est un marché intéressant. Nous avons débuté avec l’approche “no touch”, sans passer par des intermédiaires pour souscrire à nos services.
Nous avons eu une croissance fulgurante sur certains pays. Nous avons formé des équipes commerciales pour accompagner les clients sur ces outils-là ».
Le modèle économique de la jeune pousse permet en tout cas de tester aisément la solution.
À la version d’essai de 14 jours s’ajoute un mode gratuit perpétuel pour deux utilisateurs. La formule basique est facturée à partir de 288 euros par an, le modèle standard coûte 360 euros par an et 576 euros par an pour trois usagers (respectivement 3 840, 4 800 et 7 680 euros par an pour 40 usagers actifs). La tarification du forfait Entreprise n’est pas renseignée et la facturation mensuelle sans engagement est légèrement plus élevée.
En France, l’entreprise compte sur son partenariat avec Synolia qui propose des formations et du conseil pour le déploiement de projets sur sa plateforme. C’est justement pour s’adresser aux grands comptes que Monday a ajouté des fonctionnalités low-code.

Source La MagIT

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