Le mercredi 13 janvier, François Bayrou a annoncé la mort de l’ancienne ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez sur Twitter. Emportée par une leucémie foudroyante, elle se serait battue jusqu’au bout « avec un infini courage », a confié le député MoDem Patrick Mignola au Parisien.

Marielle de Sarnez est morte. La tradition juive est de ne pas trop en rajouter après la mort d’une personnalité. Il faut reconnaître malgré tout que du côté d’Israël elle n’a pas été une fervente supportrice. En 2017, après avoir été brièvement ministre chargée des Affaires européennes, elle siège comme députée de la onzième circonscription de Paris et prend la présidence de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. En 2019, elle est mise en examen dans l’affaire des assistants parlementaires du Mouvement démocrate au Parlement européen. (DR)

LE PLUS. En 2010, alors députée européenne, Marielle de Sarnez va visiter Gaza, et s’exprime devant le Parlement européen à son retour :

« Nous avons constaté de visu sur place que le blocus de Gaza n’est pas tenable. Ils dépendent à 80 % de l’aide internationale. Ils ne vivent pas. Ils survivent sans avenir et sans aucun espoir. ».

« De plus le blocus de Gaza est contre-productif. Il renforce ceux là-même que l’on voudrait affaiblir. Et comme le dit un responsable du Fatah, il sert d’excuses aux dirigeants de Gaza [le Hamas, ndlr] pour tout justifier : l’économie en ruine et leurs propres erreurs.

L’Union européenne doit se décider à agir, elle doit en même temps garantir la sécurité d’Israël et s’investir pour obtenir la fin du blocus, éventuellement avec un contrôle européen. »

Dans le communiqué de retour de mission, les eurodéputés déclaraient :
“La situation humanitaire alarmante, et de plus en plus catastrophique, requiert une levée immédiate, totale et durable du blocus imposé par Israël” indique la délégation.

Cet appel est lancé alors que la violence à Gaza a fortement diminué. La délégation fait observer que le siège a complètement isolé les habitants, condamnés à vivre dans une pauvreté extrême. Environ 80 % de la population dépend aujourd’hui de l’aide alimentaire. Le siège affecte profondément la population et crée un marché noir, mais il fait également le jeu des factions les plus radicales qui renforcent leur pouvoir en gagnant de plus en plus d’argent : “Le siège doit être levé afin de donner libre accès à l’aide humanitaire, de permettre la reconstruction et d’offrir une nouvelle chance à l’activité économique légale et un espoir à la population” ont indiqué les députés. [Sur la pauvreté de Gaza voir : Merci à l’Europe pour cette flotille de la haine, Gaza, une « crise alimentaire » qui dure depuis 17 ans ? et Secondo protocollo : rapport sur la collusion entre les ONG et le Hamas à Gaza].

“L’UNRWA fait un travail fantastique, mais il manque de fonds. Il est urgent que l’Union européenne et les autres bailleurs de fonds dégagent davantage de moyens pour financer l’action de l’UNRWA, notamment dans le domaine de l’éducation, qui représente 80 % de son budget. Chaque année, il nous arrive plusieurs milliers d’enfants en âge scolaire en plus, mais il n’y a pas d’argent pour construire de nouvelles écoles et payer les enseignants”.

“L’UE doit lancer, sans délai, une action politique afin que le siège de Gaza soit levé et que la reconstruction des infrastructures de base puisse commencer. Lorsqu’on se rend sur place, on comprend la situation de Gaza. À ce jour, seuls deux ministres des affaires étrangères ont visité Gaza. Nous invitons les 25 autres à s’y rendre pour se rendre compte de la situation sur le terrain. L’UE doit s’employer activement à devenir un véritable acteur de paix”

A propos d’un Etat palestinien, elle déclare en 2011 :
« La réciprocité – un Etat pour le peuple palestinien, un Etat pour le peuple juif – est absolument indispensable, tout comme le renoncement de ceux qui affirment actuellement vouloir qu’Israël disparaisse ».

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