EDITORIAL. Giscard a été enterré en France. Bien peu d’articles ont été publiés dans les médias en Israël sur l’ancien Président. Son attitude anti-israélienne a été de nouveau démontrée dans des articles de francophones israéliens. On note qu’en Israël qu’il aura été l’homme d’une décision calamiteuse pour la France : celle de promouvoir le minitel au détriment d’internet. (DR)

Selon (1) : « Les hommages rendus à Valéry Giscard d’Estaing font état des nombreuses décisions de la part de l’ancien Président de la République. Le divorce par consentement mutuel, l’IVG, le droit de vote à 18 ans sont autant de réformes menées sous le septennat de “VGE” pour moderniser une France pourtant conservatrice…

Pourtant, c’est aussi sous la direction de Valéry Giscard d’Estaing que l’industrie française a dû dire au revoir à un projet révolutionnaire, né dans l’Hexagone qui aurait pu faire de la France un pays pionnier d’Internet. À l’occasion de la sortie du roman Comédies Françaises, d’Eric Reinhardt, France Culture racontait en septembre dernier ce “superfail” hexagonale.

Retour en 1971. À l’époque, l’administration française et les universités se rendent compte de l’importance de conserver l’information sur un ordinateur, plutôt que sur papier. Un peu partout dans le monde, c’est la course pour se doter d’une base de données.

La Délégation à l’Informatique, une instance gouvernementale chargée de développer les recherches et la production de logiciels donne alors son feu vert à Cyclades, l’un des nombreux projets expérimentaux dans ce domaine. Une équipe de recherche se constitue, dirigée alors par Louis Pouzin, un ingénieur en informatique.

Les scientifiques français et américains cherchent à cette époque un moyen de s’échanger plus vite les avancées de leurs travaux de recherche. Le projet Cyclades développe le datagramme, une technologie de transmission d’informations par paquets, qui permet de connecter en réseau différents systèmes informatiques et d’envoyer facilement et rapidement de l’information, en la divisant en petits blocs. De quoi aider les universités dans leurs besoins d’échange de données.

VGE, transmission de paquets et chats d’Internet

Cyclades est en étroite collaboration avec ARPANET, un projet américain homologue. Ces deux projets de transmission de données en réseau sont à la pointe, les chercheurs le savent. Mais il est difficile de percevoir à l’époque l’étendue des possibilités que ces technologies peuvent offrir. Elles sont à l’origine d’Internet et de toutes les révolutions qui en découlent. Sans Cyclades et ARPANET, pas de vidéos de chats sur YouTube.

La France était dans les années 70′s la seule nation au Monde avec les États-Unis capable de maîtriser cette technologie informatique. Valéry Giscard d’Estaing suit évidemment les avancées du réseau Cyclades et d’une autre technologie prometteuse: le Minitel, développé par l’industrie des télécoms.

Un conflit industriel éclate entre les télécoms et l’industrie de l’informatique. VGE tranche: la France devra se concentrer sur la démocratisation du minitel. En 1978, sous l’impulsion du Président, l’équipe de Louis Pouzin abandonne le projet Cyclades. ARPANET, le projet américain utilise certaines découvertes françaises et continuera le développement de sa propre technologie. Elle donnera naissance à Internet, sur le sol américain.

(1) huffingtonpost.fr

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