LE FIGARO. Correspondant à Jérusalem. Les contraintes imposées par le gouvernement à la veille du Nouvel An juif sont rejetées par la population.

Par Israël entre dans une période de confinement pour une période de trois semaines au minimum dans un climat de fronde passive. Le lock down national débute ce vendredi, quelques heures avant les fêtes de Rosh ha-Shana, le Nouvel An juif, commémoré d’ordinaire en famille. Il va se poursuivre durant Yom Kippour, le jour du Grand Pardon, et à l’occasion de Soukkot, la fête des Cabanes. Ces cérémonies religieuses sont célébrées, selon la coutume, par des prières collectives et des rassemblements dans les synagogues. Les contraintes imposées par le gouvernement suscitent la consternation générale et un rejet important dans les milieux ultraorthodoxes. Dans les commerces de Jérusalem, les marchands imaginent des subterfuges pour contourner les interdits. L’un se lance dans la vente en ligne ou glisse un numéro de téléphone portable pour informer ses clients d’ouverture de son échoppe par intermittence et de livraisons à domicile. Le système D promet d’être de rigueur ».

LE MONDE. Ce vendredi 18 septembre Israël sera la première économie développée à se reconfiner totalement. L’épidémie due au coronavirus a pris des proportions incontrôlables, avec près de 4 000 contaminations quotidiennes. En proportion du nombre d’habitants (9 millions, d’un âge médian relativement jeune), le nombre de morts demeure limité (plus de 1 100), mais la vitesse de circulation du virus est presque un record : Israël n’est devancé que par le Bahreïn.

Ce reconfinement suscite le désespoir, alors qu’un travailleur sur cinq demeure sans emploi. Des menaces de désobéissance se font entendre de la part de restaurateurs aux abois ou de juifs religieux, ulcérés à l’idée de ne pas se réunir durant les fêtes de Rosh Hashana puis de Kippour et jusqu’à Souccot, qui s’achève le 9 octobre. En signe de protestation, le ministre ultraorthodoxe du logement, Yaakov Litzman, avait présenté sa démission dimanche.

Un échec politique

Le pays va fermer écoles, restaurants et marchés et limite les mouvements de chacun. Ce retour à l’isolement est le résultat d’un échec politique : le gouvernement a renoncé la semaine dernière à imposer un confinement local à des villes arabes et ultraorthodoxes, parmi les plus pauvres du pays, les plus touchées par l’épidémie.

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