Israël à fond dans la « climate tech ». Préservation de l’environnement.

Par |2023-03-29T10:02:13+02:0029 Mar 2023|Catégories : HIGH-TECH|

Pour Israël, qui se présentait comme l’incarnation parfaite de la « start-up nation », les temps sont durs. Après des années de croissance au pas de charge, d’investissements et de profits records, l’heure est désormais aux vaches maigres et aux licenciements dans le domaine des hautes technologies.

La « start-up nation » israélienne qui tirait toute l’économie de l’État hébreu par le haut, est-elle confrontée à l’explosion d’une bulle ou se trouve-t-elle seulement dans une mauvaise passe ? La question taraude depuis plusieurs semaines le landernau de la high-tech locale. Seule certitude : tous les indicateurs ont viré au rouge vif. Pour l’illustrer, Calcalist, un quotidien économique, n’hésite pas à utiliser la photo d’un ballon dégonflé sous forme d’une licorne. Une allusion à cet animal mythique dont le nom est utilisé pour désigner les entreprises dont la valorisation dépasse le milliard de dollars.

Récemment, le journal a également décidé de publier une rubrique spéciale intitulée « Tech Crisis 2022 » qui dresse la liste quotidienne des licenciements. Autre signe de ces temps difficiles : le nombre des licornes a fondu de près de la moitié en un an, passant de 66 l’an dernier à 34 en 2022, contre 27 en France. Les restructurations liées à une conjoncture mondiale compliquée ont provoqué 5 700 licenciements depuis mars. Presqu’aucun secteur n’a été épargnée. La cybersécurité, qui semblait promise à un avenir radieux, a perdu 15 % de ces ingénieurs et autres spécialistes de la lutte contre le piratage informatique. Les concepteurs de logiciels n’ont pas été en reste. Les offres d’emploi sont aussi en berne. Il y a quelques mois encore, le secteur, qui souffrait d’une grave pénurie de cerveaux, embauchait pourtant à tour de bras.

Sur le front des investissements, le tableau n’est pas plus réjouissant. La levée de capitaux a chuté de moitié au troisième trimestre par rapport à la même période l’an dernier, selon les services de la banque Leumi. Les rémunérations dégringolent avec un recul de 10 % du salaire moyen à près de 7 700 euros par mois, un niveau qui reste malgré tout plus de deux fois supérieur au salaire moyen dans le reste du pays. Les ingénieurs, informaticiens, et autres techniciens de la haute technologie, secteur qui regroupe 15 % de la main-d’œuvre, subissent une autre déconvenue de taille : la valeur des options sous forme d’actions, qui leur étaient distribuées généreusement pour les motiver et s’assurer de leur fidélité, a chuté lourdement. C’est le cas aussi bien à la bourse de Tel Aviv qu’à Wall Street et au Nasdaq, le marché de référence pour les start-up où sont côtés une centaine de sociétés israéliennes et qui a subi un recul de 27 % depuis le début de l’année.

Ruée vers l’énergie verte ?

La guerre en Ukraine, le retour de l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et la pénurie de semi-conducteurs : tous ces facteurs d’incertitude ont affecté une « nouvelle économie » qui se croyait à l’abri des aléas de la conjoncture économique et géopolitique, contrairement aux secteurs « traditionnels » censés être plus vulnérables. « Il ne fait pas de doute que nous avons eu affaire à une bulle en 2021, une année hors norme avec un marché qui a grimpé trop vite. Il est possible que la correction actuelle ne soit pas une mauvaise chose », diagnostique Avi Hasson, président de Start-Up Nation Central, un think tank de la profession. L’enjeu est énorme : la haute technologie représente 16 % du produit intérieur brut du pays, une des proportions les plus élevés au monde.

Dans ce sombre tableau, un motif d’espoir est toutefois apparu avec l’émergence d’une nouvelle niche particulièrement prometteuse. Selon une étude de la Bank of America, 5 trillions de dollars pourraient être investis dans la « climate tech », les entreprises impliquées dans la préservation de l’environnement, le développement de l’énergie verte et des transports « propres ». Ce secteur pourrait générer dans les décennies à venir 42 millions d’emplois dans le monde. Les entreprises israéliennes ont d’ores et déjà senti le vent tourner. La Banque d’Israël a recensé pas moins de 700 start-up et entreprises de plus grande taille prêtes à profiter cette énorme manne.

MARIANNE COPYRIGHTS.
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