Kohelet Policy Forum est un institut de recherche qui s’est fixé pour objectif d’assurer « l’avenir d’Israël en tant qu’État-nation du peuple juif, pour renforcer la démocratie représentative, étendre les libertés individuelles et approfondir les principes du marché libre ». Des milliardaires juifs américains (de sensibilité sioniste-religieux et libéral, sur le plan économique) comme Arthur Danczyk ou encore Jeffrey Yass (bailleur de fonds du Parti républicain) ont contribué à son financement. Le Forum considère que les mécanismes du socialisme, hérités des premiers temps de l’État d’Israël, doivent disparaitre.

À cet égard, le think-tank influence les politiques israéliennes de diverses manières : Kohelet Policy Forum diffuse des mails auprès des ministères, mais aussi des magistrats, voire publie des articles dans la presse. Les membres de la Knesset demandent d’ailleurs régulièrement au forum de leur fournir des avis. Parmi les anciens députés qui ont eu recours à ses services, on peut citer Ayelet Shaked, Naftali Bennett, Amir Ohana voire encore Gideon Saar. Pour sa part, le Ministre Likoud de l’Économie, Nir Barkat (ancien maire de Jérusalem), s’est dit extrêmement satisfait du plan de Kohelet visant à peupler les zones désertiques de Judée Samarie (sous contrôle israélien, en vertu des accords israélo-palestiniens de paix d’Oslo) : il propose même de le rebaptiser « Plan Barkat ».

Rappeler l’histoire juive.

Les liens entre les responsables politiques et les membres de Kohelet sont très serrés : la chef de la politique éducative du forum, Avital Ben-Shlomo, est très proche du ministre de l’Education Yoav Kisch. Ses préconisations ont ainsi permis d’annuler la réforme d’Yifat Shasha Bitton, ministre sortante, qui avait supprimé la plupart des épreuves du baccalauréat et notamment l’histoire, la Bible, la littérature et l’éducation civique.

L’influence de Kohelet n’est en réalité pas nouvelle : en 2019, le forum est parvenu à lever 23 millions de shekels pour financer les salaires, la recherche, la production d’articles, de films d’événements et de conférences (130 personnes sont employées par l’institut). Pour autant, et au cours de ces dernières années, les Israéliens n’avaient pas connaissance de ce groupe de réflexion qui agissait auprès des responsables politiques. Désormais, ses interventions font l’objet de communications plus régulières : en 2022, le directeur exécutif du forum, Meir Rubin, a critiqué la manière dont l’État d’Israël dépensait l’argent du contribuable, estimant qu’il s’agissait de « gaspillage »  (Yair Katz, président du Comité des travailleurs des industries aérospatiales s’était alors inquiété de L

Des think-tanks derrière chaque coin de l’hémicycle ?

Notons que Kohelet Policy Forum n’est pas le seul institut de recherche qui influence la Knesset ou la vie publique : il en est d’autres comme Israel Democracy Institute (IDI, dirigé par Yohanan Plesner, ancien depute Kadima), Molad (dont la sensibilité est de gauche), Darkenu qui dispose d’un media, DemocraTV, voire encore l’antisioniste New Israel Fund (fondé en 1979 et financé par des juifs américains proches du Parti démocrate).

Toujours est-il que les préconisations du forum sont loin de faire l’unanimité auprès de la population israélienne : le 9 mars 2023, des Israéliens ont d’ailleurs manifesté devant le siège du Kohelet Policy Forum à Jérusalem lors de la « Journée de la résistance » : les manifestants y ont même bloqué l’entrée.

 

SOURCES.

https://israelmagazine.co.il/sabonner-au-magazine/

 

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