Betsalel Smotrich, le ministre des Finances, et Simha Rotman, le président de la commission des Lois, ont tenu une conférence de presse.

Cette intervention du ministre des Finances a lieu après que des responsables de son ministère l’ont mis en garde sur les conséquences que pourrait avoir la réforme judiciaire. Selon eux, si la notation de crédit d’Israël est revu à la baisse alors l’économie devrait perdre jusqu’à 100 milliards de shekels en croissance du PIB au cours de la prochaine décennie.

Smotrich tient donc à calmer les esprits. Il avait, plus tôt dans la journée, publié une clarification concernant la réunion qui s’est tenue entre lui et les hauts-fonctionnaires de son administration, en rappelant que ces publications ont d’abord pour but d’empêcher le gouvernement de mener à bien son projet de réforme judicaire qui est nécessaire pour le pays. Il s’est aussi engagé à prendre au sérieux tous ces avertissements et à prendre les mesures nécessaires pour mieux expliquer à l’intérieur et à l’extérieur du pays, les tenants et les aboutissants de cette réforme afin que les investisseurs continuent de venir en Israël.

Lors de la conférence, Smotrich et Rotman ont affirmé que la coalition était prête à freiner le processus législatif en faveur d’un dialogue avec les opposants à la réforme.

»Ce n’est pas un secret que dans notre camp, il y en a qui voudrait déjà que la réforme soit adoptée dans tous les domaines: réorganisation des relations entre les conseillers juridiques et les élus, annulation de la clause de raisonnabilité, statut des lois fondamentales. Il y a des voix qui exigent que nous fassions tout, tout de suite, sans compromis. Ce n’est pas la bonne voie », a déclaré Smotrich ce soir à l’intention du public de droite.

Il a souligné que ce qui allait être présenté au vote de la Knesset la semaine prochaine – la nouvelle composition de la commission de nomination des juges – était bonne pour Israël:  »Plus de juges qui se nomment entre eux, plus de minorité pour les élus ni de veto pour les juges et les juristes ». Il a promis que la coalition poursuivrait dans la voie de la réforme, après Pessah.

Puis il s’est adressé aux opposants à la réforme et a évoqué la crainte de voir les cérémonies de Yom Hazikaron et de Yom Haatsmaout gâchée par les manifestations:  »Nous sommes à la veille de Pessah et des jours terribles et saints de Yom Hashoah, Yom Hazikaron et Yom Haatsmaout, des jours d’union et de partage dans le sort qui est à la base de notre existence ici. Comme vous le savez, pendant cette période la Knesset ne se réunit pas. En tant que ministre des Finances, je me tourne vers les dirigeants du marché et du secteur des affaires qui veulent le dialogue. J’en ai rencontré plusieurs, je sais qu’ils aiment le peuple et que l’Etat compte beaucoup pour eux ».

Il a ajouté:  »Les prochains jours nous montreront qui, parmi les acteurs de l’opposition, est irresponsable et pourrait détruire le pays uniquement pour des raisons politiques car la réforme judiciaire n’est qu’un prétexte pour semer le chaos et la panique. Nous verrons qui, parmi les manifestants, est sorti mu par une véritbale inquiétude. Ces derniers peuvent être tranquilles, la démocratie sera préservée et nous avancerons petit à petit dans la réforme tout en discutant et en écoutant ».

 

Les dirigeants de la protestation contre la réforme n’ont pas entendu l’appel au dialogue du ministre:  »Après avoir appelé à raser des villages, maintenant le ministre des Finances Smotrich, annonce son intention de raser et de détruire la démocratie et l’économie israéliennes et de porter un coup fatal à toutes familles en Israël. Un gouvernement qui nomme un pyromane au poste de ministre et dont les membres déclarent qu’ils passeront outre un jugement de la Cour suprême n’est pas légitime. Ce jeudi, nous sortirons pour un jour de paralysie nationale afin de mettre un terme à cette folie. Nous devons nous opposer à la dictature ».

 

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