NOTATION MOODY’S. L’agence internationale de notation de crédit, Moody’s, a mis en garde en Israël contre les retombées éventuelles de la réforme judiciaire si elle venait à passer.

»Les réformes proposées sont susceptibles d’affaiblir les institutions et d’influencer négativement le profil de crédit de l’Etat », a estimé l’agence.  »Sur le plus long terme, les changements dans le système judiciaire peuvent nuire au fort potentiel de croissance économique d’Israël et augmenter les risques géopolitiques.

« Nous ne nous attendons pas à ce que les réformes aient un impact économique significatif à court terme. Cependant, la volatilité de la monnaie, qui a augmenté depuis la présentation des réformes, peut ralentir la baisse prévue de la pression inflationniste. L’incertitude peut également retarder les décisions d’investissement. , si la réforme affaiblit l’attractivité d’Israël comme lieu d’investissement, cela peut nuire au potentiel de croissance de l’État et, finalement, changer notre vision de la force économique de l’État.

Le secteur de haute technologie est devenu le principale moteur de croissance de l’économie, qui représente 49% de l’exportation totale et produit environ 15% du PIB en 2022. Il s’agit également d’une source d’investissement étranger direct, avec un investissement en capital-risque qui s’élevait à 15,5 milliards de dollars en 2022 ».

L’agence conclut sa mise en garde:  »Suivant nos estimations, les réformes judiciaires proposées risquent d’affaiblir les institutions et l’administration de l’Etat si elles étaient appliquées dans leur intégralité ».

Il convient de noter qu’il s’agit d’un événement inhabituel car l’agence de notation de crédit n’informe généralement pas les investisseurs avant la date de publication de la notation. Cela pourrait signifier que si la réforme était votée, Moody’s baisserait la notation d’Israël.

NOTATION FITCH. La société de notation de crédit Fitch, a annoncé maintenir la note A+ à Israël. La société explique qu’une telle note tient compte de l’équilibre entre une économie diversifiée et robuste qui possède une valeur ajoutée élevée, des indicateurs financiers externes solides et un ratio PIB/dette publique élevé, des risques sécuritaires importants et une instabilité politique qui retarde la mise en oeuvre des politiques.

Fitch prévoit que le PIB d’Israël restera fort autour de 2.9% pour 2023 (contre 6.4% en 2022) et ce malgré les secousses mondiales et le resserrement de la politique monétaire qui auront une influence sur la consommation et les investissements.

La croissance reposera sur une augmentation des exportations dans le secteur de la hi-tech et de l’industrie de la défense, la croissance démographique importante, et sur l’augmentation des dépenses publiques après le vote du budget.

Fitch prédit que la croissance retrouvera un potentiel sur le long terme de plus de 3% en 2024 et 2025.

 

La société de notation se prononce aussi sur la réforme en cours du système judiciaire et estime que le gouvernement a décidé de faire une priorité de la promotion de la réforme qui va reduire l’autorité de la Cour suprême et conférer davantage de pouvoir à la coalition sur le processus législatif et la nomination des juges, dans le but avoué de rendre les activités du gouvernement plus efficaces et de diminuer la surcharge des tribunaux. La réforme se heurte à une opposition politique et civile importante, souligne Fitch.

 

Betsalel Smotrich, le ministre des Finances, a réagi à ce rapport de la société Fitch:  »L’économie d’Israël est forte et avec l’aide de Dieu, elle le restera. Nous avons approuvé, la semaine dernière, le budget au sein du gouvernement. Il s’agit d’un excellent budget, responsable, encadré et qui favorise la croissance et les infrastructures, malgré l’inflation qui fait rage dans le monde, nous réussissons à protéger l’Etat d’Israël comme un îlot de stabilité, de croissance et un endroit idéal pour investir. La notation de crédit montre que nous adoptons les bonnes décisions pour faire avancer l’Etat d’Israël ».

 

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