Kaboul. Scénario catastrophe pour Joe Biden. “L’Amérique ne se laissera pas intimider”.

Par |2021-08-27T19:15:48+02:0027 Août 2021|Catégories : NEWS|

Afghanistan : 90 morts et 150 blessés dans l’attentat de Kaboul, selon un nouveau bilan.

Jeudi une attaque coordonnée a frappé les abords de l’aéroport de la capitale afghane, faisant des dizaines de morts. Le pont aérien pour évacuer les derniers Occidentaux et des Afghans se poursuit pourtant.

«La rencontre bilatérale avec Naftali Bennett, Premier ministre de l’Etat d’Israël, sera retardée», a communiqué brièvement la Maison Blanche peu après l’annonce qu’un attentat à Kaboul avait fait plusieurs victimes, dont certaines Américaines selon le Pentagone. «Il n’y a pas encore de nouvel horaire prévu pour la rencontre», a annoncé un porte-parole de Naftali Bennett, qui a ajouté que le retard était dû «aux évènements en Afghanistan».

La fin de la mission en Afghanistan, avec la mort de soldats américains, vire au scénario catastrophe pour Joe Biden, confronté à sa plus grave crise et comme paralysé par une situation qu’il n’avait pas vu venir.

Le président des États-Unis a promis jeudi de “pourchasser” les auteurs de l’attentat qui a tué des militaires américains à proximité de l’aéroport de Kaboul. Il a confirmé que la gigantesque opération d’évacuation de civils allait se poursuivre jusqu’au retrait des troupes américaines le 31 août.

Dans la soirée, depuis la Maison-Blanche, Joe Biden a prononcé un discours que Politico décrit comme “tantôt sombre et larmoyant, tantôt calme et réfléchi”.

Le chef de l’État a rendu hommage aux militaires américains tués au combat et a fait part de deux objectifs principaux : terminer la mission d’évacuation de tous les Américains qui veulent partir et du plus grand nombre d’alliés possible dans les délais impartis et exercer des représailles contre les responsables des attentats, résume le site.

“L’Amérique ne se laissera pas intimider”, a assuré le démocrate.

À ceux qui ont mené cette attaque, ainsi qu’à tous ceux qui veulent du mal à l’Amérique, sachez ceci : Nous ne pardonnerons pas. Nous n’oublierons pas. Nous vous pourchasserons et vous ferons payer.”

Joe Biden a fait savoir qu’il avait demandé à ses commandants de trouver des moyens de cibler Daech-K, la filiale afghane de l’État islamique, qui avait revendiqué les attaques plus tôt dans la journée. “Nous répondrons avec force et précision quand nous le déciderons, où et quand nous le choisirons”, a-t-il déclaré.

“Ces soldats américains qui ont donné leur vie”, a déclaré Joe Biden, étaient “des héros qui se sont engagés dans une mission dangereuse et désintéressée pour sauver la vie d’autres personnes.”

Les militaires américains morts jeudi sont les premiers tués en Afghanistan depuis février 2020, et l’armée américaine n’avait pas enregistré autant de morts dans le pays en une journée depuis 2011, souligne le New York Times. “L’attaque est l’une des plus meurtrières contre les forces américaines depuis le début de la guerre en Afghanistan il y a près de vingt ans”, note de son côté le Los Angeles Times.

Joe Biden a qualifié jeudi de “journée difficile”.

Il a ajouté que l’attaque n’avait pas interrompu les exfiltrations de civils, qui vont se poursuivre jusqu’au retrait des troupes américaines, le 31 août. Plus de 100 000 personnes ont été évacuées d’Afghanistan depuis le 14 août, veille du retour au pouvoir des talibans, a annoncé jeudi un responsable de la Maison- Blanche. Le département d’État a estimé qu’il restait encore un millier de citoyens américains dans le pays. “Seul un petit nombre a indiqué qu’il comptait rester, les autres ayant pris des mesures pour partir”, précise le Los Angeles Times. “En outre”, s’alarme le journal, “des dizaines de milliers d’alliés afghans risquent des représailles des talibans s’ils ne sont pas évacués.”

Joe Biden a clairement indiqué que l’attaque ne l’amènerait pas à repenser sa stratégie. “Au contraire, il a déclaré qu’elle renforçait sa conviction que la guerre devait prendre fin et que l’évacuation devait se poursuivre”, relève le Washington Post.

“Mesdames et messieurs, il était temps de mettre fin à vingt années de guerre”, a réaffirmé l’occupant du Bureau ovale en concluant sa conférence de presse.

“Avalanche de critiques”.

Plus tôt dans la journée, le double attentat de jeudi avait suscité une avalanche de critiques de la part des législateurs républicains, rapporte le Wall Street Journal. Les élus du G.O.P. “se sont déchaînés contre M. Biden, l’accusant d’avoir bâclé à la fois la planification et l’exécution du retrait”, explique le quotidien. Au moins deux sénateurs républicains ont demandé la démission de Joe Biden ou son impeachment, selon le Washington Post.

S’exprimant après la conférence de presse du président, la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a répondu que l’heure n’était “pas à la politique”.

“Mais ces événements surviennent dans une période difficile pour M. Biden”, observe le Washington Post. “Bien que les Américains soient favorables à la fin de la guerre en Afghanistan, sa cote de popularité a baissé pendant le retrait, selon un sondage récent réalisé avant l’effusion de sang de jeudi.”

Pour le journal, “Biden a du mal à faire face à la crise la plus explosive” depuis son arrivée à la Maison-Blanche.

Ses détracteurs ont profité de cette tragédie pour remettre en question l’un des messages centraux de (s) a présidence, à savoir qu’il est un dirigeant compétent et expérimenté qui, contrairement à son prédécesseur (Donald Trump) sait comment protéger les Américains.”

“Ces meurtres”, juge le Washington Post, “ont clairement marqué un moment crucial de la présidence de M. Biden et un épisode qui fera probablement partie de son héritage.”

M. Biden tient le compte des soldats américains qui sont morts en Irak et en Afghanistan sur une carte dans sa poche de poitrine, et maintenant, pour la première fois, ce décompte comprendra certains membres qui ont perdu la vie sous sa présidence.”

courrierinternational.com

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