Israël et le Qatar sont parvenus à un accord pour un nouveau système de distribution de l’aide qatarie destinée aux Palestiniens dans la bande de Gaza, mettant ainsi fin à une impasse de plusieurs mois, a annoncé jeudi le ministre israélien de la Défense.

LE PLUS

Le Qatar et l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont signé jeudi un protocole d’accord pour distribuer l’aide financière du Qatar aux familles dans le besoin de la bande de Gaza, a indiqué l’ambassadeur qatari en Palestine, Mohammed al-Emadi.

M. al-Emadi, a annoncé dans un communiqué de presse avoir signé le protocole d’accord avec Tor Wennesland, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.

« L’aide en espèces sera versée aux bénéficiaires par l’intermédiaire du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, où environ 100.000 familles gazaouïes dans le besoin recevront cette aide chaque mois, soit 100 dollars américains par famille, en espèces », a précisé M. al-Emadi.

Il a ajouté que le comité qatari transférerait les fonds d’ici la fin du mois d’août et que sa distribution commencerait en septembre.

Depuis 2018, le Qatar a envoyé des centaines de millions de dollars en espèces à la bande de Gaza, dirigée par le Hamas et soumise à un blocus israélien strict depuis la prise de contrôle par le Hamas de l’enclave côtière palestinienne en 2007.

ARCHIVES DE RFI.

La distribution de l’aide financière qatarienne dans la bande de Gaza débute. Cette année, Doha accorde 360 millions de dollars à l’enclave palestinienne, soit 120 millions de plus que l’année dernière. Depuis 2018, le Qatar apporte cette aide au Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, avec l’approbation israélienne.

Avec le correspondant de RFI à Jérusalem, Sami Boukhelifa.

Ces millions de dollars versé par le Qatar servent à payer les salaires des fonctionnaires, mais l’argent est également distribué en liquide directement aux Palestiniens dans le besoin. Ce jeudi 4 février, 100 000 familles recevront chacune 100 dollars. Cette distribution se fait avec l’accord tacite d’Israël, qui considère pourtant le Hamas au pouvoir à Gaza comme une organisation terroriste.

Mais l’État hébreu est « pragmatique », explique le chercheur Xavier Guignard. Selon ce spécialiste de l’institut Noria Research, « en permettant ce financement, Israël achète la paix sociale dans la bande de Gaza et surtout laisse le riche émirat gazier mettre la main à la poche à sa place ».

L’État hébreu soumet l’enclave palestinienne à un blocus depuis 2006, et en théorie, c’est à lui de subvenir aux besoins des deux millions de Gazaouis, qui vivent avec moins de 5 dollars par jour.

Israël contrôle strictement les entrées et les sorties de ce territoire palestinien, et s’assure que le financement qatarien ne finisse pas entre les mains de groupes armés. « Ces millions ne servent pas au développement de Gaza, ils assurent à peine sa survie », conclut Xavier Guignard.

 

Partager :