L’entreprise américaine Google affichait sa propre classification hôtelière à base d’étoiles laissant planer le doute auprès des internautes qu’il s’agissait de celle établie officiellement par l’organisation Atout France. La firme a été épinglée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour avoir établi un classement des hôtels trompeur à base d’étoiles.Très peu de touristes israéliens ne connaissaient la différence entre le classement Google et celui de Atout France.

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À l’aide d’un algorithme maison, la plateforme web hiérarchisait les établissements hôteliers en fonction de ses propres critères d’appréciations et le retour des commentaires des internautes. Or, ce type de classement qui est parfaitement règlementé en France est réalisé par l’Agence de développement touristique Atout France, en charge de renforcer le positionnement de la destination française à l’international.

L’attribution de ces étoiles correspond à plus de 250 points à respecter, a fait valoir l’agence. Ce classement repose, entre autres, sur une évaluation des équipements, de la qualité des prestations, le respect de l’environnement ou encore la prise en charge du handicap dans les établissements qui accueillent des touristes. Des critères que la firme américaine s’est bien gardée de prendre en compte pour attribuer ses étoiles.

Les syndicats remontés contre Google

En 2019 et 2020, les syndicats professionnels de l’hôtellerie avaient dénoncé « la nature et la loyauté des informations délivrées par la plateforme Google » et ils avaient décidé de porter l’affaire en justice pour que la firme américaine cesse d’influencer les choix des consommateurs selon ses propres critères. Finalement, le parquet de Paris a obtenu que Google accepte de s’acquitter d’une amende transactionnelle d’1,1 million d’euros en se basant sur les éléments de l’enquête menée par la DGCCRF, précise Romain Roussel, son chef de cabinet.

« Nous avons contrôlé plus de 7 500 établissements touristiques avec notre service national des enquêtes, dit-il. Et nous avons constaté que dans environ 30% des cas, il y avait une discordance défavorable entre le classement officiel et celui affiché par Google.

Nous avons réussi à obtenir de l’entreprise qu’elle cesse cette pratique de notation dès le mois de septembre 2019 et ensuite les discussions se sont poursuivies sous l’égide du procureur de la République de Paris pour finalement aboutir au règlement de cette amende transactionnelle de 1,1 million d’euros, début février 2021.

Une amende transactionnelle, c’est lorsqu’une société s’acquitte  d’un montant en échange d’une extinction des poursuites pénales pour les faits qui lui sont reprochés. Néanmoins, il convient de préciser, à propos du classement des hébergements touristiques sur une plateforme numérique, que c’était la première affaire de ce type en France que nous avions à traiter », indique encore Romain Roussel.

Une transaction pour éviter le procès

L’amende infligée à Google paraît bien modeste en comparaison de ses ressources financières. Mais cette transaction pénale a semblé préférable aux yeux du géant de l’internet estimant, sans doute, qu’un long et coûteux procès à l’issue incertaine lui serait au bout du compte défavorable. Google a décidé de modifier son système de notation des établissements d’hébergement touristiques. Son nouveau classement, toujours à base d’étoiles, suit désormais et scrupuleusement celui établi par l’agence hexagonale Atout France.

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