SPECIAL JERUSALEM. La « Israel Innovation Authority » assure « faire tout son possible » pour intégrer les « femmes, les Arabes, les haredim ou les travailleurs âgés » dans le marché de l’emploi dans la Ville Sainte.

Mais cette intégration d’employés qualifiés doit se faire à l’aune des caps fixés par l’autorité publique que sont « l’IA, la voiture autonome » et l’attractivité auprès « des centres R&D des multinationales ».

D’autres aides à la création et au développement peuvent également provenir du ministère de l’Absorption des Immigrants, mais elles sont destinées aux juifs s’installant en Israël.

Aussi, la route de la tech sainte s’écrit moins par l’action politique que par des initiatives privées, dont certaines reçoivent d’ailleurs le soutien de l’État.

C’est à Nazareth que le mélange est plus visible, avec notamment l’ONG arabo-juive Tsofen soutenue par des privés, par l’UE et par l’État israélien. La ville, située au nord, en Galilée, a même dépêché l’armée et la prestigieuse unité d’élite « 8200 », en collaboration avec le ministère de l’Économie, pour s’associer au Nazareth Business Incubator Center, qui accompagne les entrepreneurs arabes israéliens.

Côté privé, c’est aussi Citibank qui finance un programme pour promouvoir l’entrepreneuriat social auprès des populations arabes à Haïfa et à Jaffa, avec Presentense, un accélérateur « à but non lucratif » basé à Jérusalem. Mais ce type de soutien n’est pas sans risque pour les Arabes.

Lors de la création du hub « Jest » (Jerusalem entrepreneurs society and technology) à Jérusalem, ses deux fondateurs arabes israéliens auraient reçu des pressions de la part de leaders palestiniens pour fermer ce lieu financé en partie par l’ennemi juré.

Du coté des juifs ultra-orthodoxes, dont la majeure partie refuse de faire son service militaire, il est tout aussi difficile d’aller dénicher de futurs développeurs de licornes, ou les futurs cyber-agents que Tsahal, l’armée nationale, affectionne tant.

Avant de pouvoir leur parler de code informatique, il faut leur enseigner « comment se servir de Gmail », « comment se servir d’un ordinateur », « comment faire son CV », sans compter les cours d’anglais. C’est la mission que s’est fixée le centre Kivun à Jérusalem, qui revendique 7000 jeunes déjà placés en entreprises.

Situé au même étage que l’incubateur Bizmax pour les haredim, Kivun surprend par ses salles de classe atypiques, où des rangées de « tsitsit », en noir et blanc, font face aux écrans d’ordinateur. À ce jour, seuls 17% des haredim s’inscrivent à des cours et à des formations, selon un rapport de The Israel Democracy Institute.

Chez les femmes, la part monte à 30%. Car, de plus en plus, elles trouvent un bon équilibre entre le fait d’exercer des tâches informatiques et leur rôle de mère de famille.

latribune.fr

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