Reuven Rivlin a écrit ce mercredi 28 avril une lettre à son homologue français Emmanuel Macron afin de soutenir sa demande de modifier la législation française après une décision de justice concernant le meurtre de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée à Paris en 2017.

La Cour de cassation, plus haute juridiction judiciaire en France, a confirmé mi-avril l’irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi car sa consommation de substances toxiques avait conduit ”à l’abolition de son discernement”.

Après le tollé causé par cette décision, Emmanuel Macron a appelé à un changement de la législation française afin que l’abolition du discernement causé par une prise de stupéfiants n’exonère pas de la responsabilité pénale.

Corriger une “grave lacune juridique”

Le président israélien a donc écrit ce mercredi au président français afin de lui témoigner de son soutien dans son projet de réformer la loi sur la responsabilité pénale, selon une copie de la lettre consultée par l’AFP à Jérusalem.

“Je souhaite vous apporter mon soutien à la position morale et juridique que vous avez exprimée pour corriger le droit pénal sur ce point. Votre réaction claire et rapide a transmis un message à la famille de la victime et à la France tout entière qu’il y avait une grave lacune juridique qui a empêché le misérable assassin de comparaître devant des juges et d’être sanctionné”, souligne la lettre rédigée en français.

Appelant à ce qu’il n’y ait “aucune tolérance face à l’antisémitisme abject” et “face aux attaques contre les juifs parce que juifs”, le chef de l’Etat israélien a évoqué “son estime personnelle” envers Emmanuel Macron pour son “engagement” et son “attachement” à ce “combat juste et essentiel”, poursuit cette lettre, qui dénonce le meurtre “antisémite, brutal et horrible” de Sarah Halimi.

Des centaines de personnes, incluant des députés israéliens, se sont rassemblées dimanche dernier à Tel-Aviv afin de réclamer la tenue d’un procès contre Kobili Traoré, auteur du crime. Les avocats de la soeur de la victime ont indiqué à l’AFP vouloir porter plainte en Israël pour tenter d’obtenir un procès contre son meurtrier. En Israël, la loi pénale peut s’appliquer à des crimes antisémites commis à l’étranger s’ils sont dénoncés par un citoyen israélien, ce qui est le cas de la soeur de la victime.

https://www.huffingtonpost.fr

 

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