Des chercheurs ont découvert l’impact négatif de la malbouffe sur le développement du squelette des enfants. Retard de croissance, plus faible densité osseuse, risque de fracture élevé… les conséquences de la malbouffe sur les os seraient importantes.
Les aliments ultra-transformés sont des produits alimentaires qui subissent plusieurs étapes de transformation et contiennent des conservateurs (nitrites) et additifs : colorants, émulsifiants, texturants, édulcorants…
Ces derniers sont très populaires car facilement accessibles, peu coûteux et prêts à être consommés dès leur sortie de l’emballage.
Mais fort de la prévalence croissante de ces produits dans le monde, de nombreuses études les ont associés à des pathologies comme l’obésité, l’hypertension et certains cancers.
Or, si de nombreuses études se sont penchées sur leur impact négatif global, peu d’entre elles se sont concentrées sur leurs effets directs sur le développement des jeunes enfants.
Des chercheurs de l’Université Hébraïque de Jérusalem se sont particulièrement intéressés à l’impact de ces aliments sur le développement du squelette chez l’enfant, et plus particulièrement la qualité osseuse.
Leur étude publiée dans la revue scientifique « Bone Research » a consisté à mener un essai de 6 semaines chez de jeunes rats âgés de 3 à 9 semaines, un laps de temps qui s’étend du sevrage à la puberté chez l’Homme.
Les rongeurs ont été divisés en deux groupes : un groupe témoin nourrit avec un régime standard pour rats, et un groupe « malbouffe » nourrit avec un régime composé d’aliments ultra-transformés riche en graisses, en saccharose et en boissons gazeuses caloriques.
Un impact important sur le cartilage de croissance
Au cours de l’expérience, le poids corporel et la longueur corporelle de tous les rats ont été mesurés, de même que les longueurs du fémur (os situé long de la cuisse) et des vertèbres lombaires avant et après celle-ci.
Les résultats ont montré que les rongeurs soumis à des aliments ultra-transformés ont souffert d’un retard de croissance et d’une densité minérale osseuse moindre.
Ce phénomène peut s’expliquer par la survenue de lésions dans leur cartilage ou plaque de croissance (qui assure la croissance des os jusqu’à leur pleine longueur), alors endommagé.
« Il en résulte des performances mécaniques inférieures de tout l’os avec un risque de fracture élevé. », précise l’équipe scientifique dans son étude.
Si d’autres études doivent être menées pour confirmer ces résultats, les chercheurs affirment que même en quantités réduites, les aliments ultra-transformés ont un impact négatif certain sur la croissance du squelette. Comment expliquer leurs effets si néfastes ?
Les résultats montrent que les calories consommées ne sont pas seulement en cause, ni même un déséquilibre en macronutriments : la réponse se trouve en partie liée à un manque de calcium et potassium.
En effet, c’est la combinaison d’une surcharge en sucre et en gras, d’une faible teneur en micronutriments et de procédures de traitement nocives (hydrogénation partielle des huiles) qui serait à l’origine d’un développement osseux altéré.
Les chercheurs affirment que même en quantités réduites, les aliments ultra-transformés ont un impact négatif certain sur la croissance du squelette.
Une découverte cruciale puisque car les enfants et les adolescents consomment ces aliments de plus en plus régulièrement : selon leurs statistiques, 50% des enfants américains mangent de la malbouffe chaque jour.
« Même si nous réduisons les graisses, glucides, nitrates et autres substances nocives connues, ces aliments possèdent toujours leurs attributs néfastes. Chaque partie du corps est sujette à ces dommages, notamment celles en stade critique de développement. », conclut l’équipe scientifique.
A noter qu’il est possible de connaître le degré de transformation d’une denrée alimentaire en se référant à la classification « NOVA » utilisée dans le cadre des études de la cohorte NutriNet-Santé.

Source Parents

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