« L’architecture du Maroc, aujourd’hui ». Toute œuvre architecturale est une métaphore culturelle.

Nous connaissons tous le Maroc par son histoire, ses dynasties, ses traditions, sa modernité et ses arts.

Le pays est doté d’une diversité et d’une richesse culturelle ainsi que de valeurs civilisationnelles datant de plusieurs siècles. A même d’ériger en modèle singulier, son architecture diverse et d’avant-garde avec ses riads, ses médinas, ses palais et ses demeures lui confèrent une valeur patrimoniale incontestable.

Qui ne connait pas ce Maroc,  musée à ciel ouvert qui a toujours su faire sa place en matière d’art et d’architecture.

En 2014, sa participation à l’exposition internationale d’architecture de la biennale de Venise, fut particulièrement remarquée par son pavillon mythique où s’est manifestée, à travers le temps et l’espace, toute l’évolution architecturale du Maroc dans sa globalité.

A travers l’histoire du Maroc, on savoure six paysages inédits d’architecture :

L’architecture antique  témoignant des siècles d’occupation romaine avec ses cités romaines tels que Volubilis, inscrites au patrimoine de l’Unesco en 1997 et le site  archéologique du Chellah à Rabat.

  • L’architecture berbère dans les terres du sud du Maroc avec ses Ksours et ses Kasbahs, réalisés en terre crue (matière organique) appelée le Pisé, qui confère à cette architecture toute la beauté et la force se fondant en grâce avec le paysage du sud.
  • les cités portugaises et leur architecture civile et militaire présente sur toute la côte atlantique marocaine principalement à Essaouira, El Jadida, Asilah , Azemmour et Safi … , témoignant de la présence portugaise au Maroc pendant 354 ans ( Fortifications défensives , forteresses , citernes etc…) . les fortifications de Mazagan (El Jadida), ont été classées, par l’Unesco, patrimoine de l’humanité en 2004.
  • L’architecture arabo-andalouse à l’ère des almoravides, une architecture inspirant architectes et artisans, influencée par la tradition andalouse du XIème siècle ,avec ses médinas et portes monumentales , palais et demeures , mosquées  et médersas ( Ecoles coraniques), moulins , bains et fontaines ; tous couverts de calligraphies et arabesques, évoquant un art de raffinement d’ « Al andalus » en vigueur à Cordoue  ou à Grenade .
  • L’architecture coloniale, nous propulse dans la première moitié du 20 ème siècle (1912- 1956), à l’ère du protectorat français sous l’impulsion du Maréchal Lyautey, engendrant des bouleversements urbains et architecturaux. De nouveaux quartiers européens vont se développer aux côtés des « médinas » avec le transfert de modèles architecturaux internationaux, fascinants.

Casablanca « Dar-el-Baida » sera dès la fin des années 20, un laboratoire des plus belles    expérimentations urbaines et architecturales aux styles : arabo-andalou, art nouveau, néo-classicisme, art-déco, néo-mauresque, fonctionnalisme, cubisme, hygiénisme, et brutalisme.

Casablanca deviendra la capitale de l’architecture moderne avec des monuments tels que l’immeuble « Levy Bendayon » en 1928,  ou celui de l’architecte « Marius Boyer »,  ou encore l’immeuble « Moretti-Milone » en 1934, avant de donner  un style ultra-moderne aux villas aux accents californiens à partir des années 50.

  • Rappelons cependant que l’architecture judéo-marocaine a toujours épousé ces styles en référence à ses belles maisons, rues et synagogues. Aujourd’hui, à travers nos liens communs et l’ancrage ancestral de l’identité judéo-marocaine, le Maroc entreprend plusieurs chantiers pour la sauvegarde et le respect de cette identité (restauration du patrimoine architecturale judéo-marocain).
  • L’architecture contemporaine: Le  pays s’ouvre nécessairement aux tendances internationales. De nouvelles architectures répondant aux exigences locales, changent le visage du pays dans ce domaine et l’érige au stade référentiel, en Afrique et partout dans le monde. A l’exemple notamment des deux Grands théâtres de Rabat et Casablanca ou encore de l’université polytechnique Mohammed VI de Benguérir, tous trois aux signatures d’architectes nationaux et internationaux.

Aujourd’hui consolider la coopération bilatérale entre nos deux pays le Maroc et Israël, constitue une priorité pour le royaume chérifien en la matière, faisant un trait d’union entre nos liens séculaires, notre mémoire commune, nos valeurs de tolérance et notre savoir-faire, où le projet architectural déplacerait les frontières locales et internationales, répondant aux enjeux de taille que sont :

L’évolution des modes de vie, la révolution technologique, les crises sanitaires, le respect de l’environnement et cela dans les concepts évolutifs actuels tels que:

La Smart city, le bâtiment intelligent, la construction en terre, les modèles de nos médinas et pourquoi pas demain, introduire le désert.

Nabila Bellamine (Casablanca). Architecte DPLG.

Article (extraits) transmis par Shalom Marciano (Tel-Aviv)

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