EDITORIAL. ISRAELVALLEY SPECIAL. Thierry Breton, qui n’a jamais été anti-israélien durant toute sa carrière dans l’industrie (il a même été l’invité d’honneur de la CCFI à Paris lors d’un Gala), va t-il devenir l’ennemi d’Israël et d’autres pays sur le dossier spatial? Il souhaite exclure Israël de l’Europe spatiale.

Le Commissaire Européen Thierry Breton est chargé des portefeuilles très sensibles du numérique, de l’industrie et de l’espace et de la défense. Il souhaite s’occuper d’un dossier qui concerne Israël sur le volet spatial. Il va s’attirer de nombreux opposants, dont l’Allemagne, la Grande-Bretagne et surtout Israël.

Sujet hyper sensible. La Commission européenne et le bureau de Thierry Breton préfèrent ne pas trop en parler. La raison? L’Allemagne et d’autres membres de l’UE s’opposent très fermement à une initiative de la Commission européenne, menée par Thierry Breton, visant à exclure la Grande-Bretagne et Israël des projets spatiaux et quantiques pour « des raisons de sécurité ».

La Commission européenne est en train d’établir des lignes directrices pour les projets de recherche de l’UE au cours des prochaines années, et les diplomates craignent que Bruxelles n’empêche des recherches précieuses en mettant sur la touche certains pays tiers.

Selon barrons.com : « La position de l’exécutif européen, qui, selon certaines sources, écarterait la Suisse des projets spatiaux, est considérée comme une tentative de renforcer l’ »autonomie stratégique » de l’Union, un nouveau concept encouragé par la France en réponse à l’influence dominante des États-Unis et de la Chine.

La semaine dernière, Berlin s’est fermement prononcé contre ce plan, appelant à la « pleine participation » du Royaume-Uni, de la Suisse et d’Israël à des projets quantiques et spatiaux d’une valeur de plusieurs milliards d’euros.

« Dans le domaine de la technologie quantique en particulier, ces pays ont traditionnellement été des partenaires importants et devraient continuer à jouer ce rôle à l’avenir », a déclaré le ministre allemand de la recherche Thomas Rachel à Science|Business, un site d’information spécialisé.

Selon des diplomates européens et d’autres sources proches du dossier, la décision de bloquer les pays non membres de l’UE est soutenue par Thierry Breton.

« Si c’est à cela que ressemble l’autonomie stratégique sous l’autorité de Breton, nous sommes dans une situation difficile », a déclaré un diplomate européen.

La Commission européenne et le bureau de M. Breton ont déclaré qu’ils ne feraient aucun commentaire sur un processus qui est toujours en cours.

Selon des diplomates, plusieurs États membres ont fait part de leur opposition à la Commission lors d’une réunion la semaine dernière et la proposition doit être réexaminée en avril.

Lors de la réunion, la Commission a souligné qu’elle était particulièrement préoccupée par le fait que de précieuses propriétés intellectuelles puissent se retrouver entre les mains des États-Unis ou de la Chine par l’intermédiaire d’entreprises participant à la recherche européenne, a indiqué une source.

Mais les universitaires font remarquer que la Grande-Bretagne et Israël sont des partenaires de longue date dans ces domaines de recherche. Les interrompre maintenant ferait perdre encore plus de terrain à l’Europe au profit des États-Unis et de la Chine, affirment-ils.

Thomas Hoffmann, directeur de l’Alliance des universités EuroTech, a déclaré que l’exclusion de la Suisse, d’Israël et de la Grande-Bretagne n’était « pas dans l’intérêt de la communauté des chercheurs européens ni de la société au sens large et pourrait être préjudiciable à la coopération internationale ».

M. Hoffman a exprimé son inquiétude dans une lettre adressée au ministre de la recherche du Portugal, qui assure la présidence de l’UE. Il a reçu le soutien de l’École polytechnique française et de l’Institut de technologie Technion d’Israël, entre autres institutions ».

LE PLUS. Thierry Breton, né le à Paris, est un dirigeant d’entreprises, administrateur de sociétés, homme politique et écrivain français.

Vice-président de Bull (1996-1997), président-directeur général de Thomson (1997-2002) puis de France Télécom (2002-2005), il est ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie au sein du gouvernement Raffarin III de 2005 à 2007, puis enseignant à la Harvard Business School (2007-2008). Il est président-directeur général du groupe Atos de 2009 à 2019.

Classé à trois reprises (2010, 2017 et 2018) parmi les 100 patrons les plus performants au monde selon le classement de la Harvard Business Review, il est également président de l’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) et membre élu de l’Académie des technologies.

En 2019, il est nommé commissaire européen, chargé de la politique industrielle, du marché intérieur, du numérique, de la défense et de l’espace.

 

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