Avec Munich, Paris est la seule grande ville d’Europe qui refuse encore les Pavés de Mémoire, ces petits pavés de métal qui honorent la mémoire des victimes du nazisme, souvent juive, que l’on appelle Stolpersteine, terme allemand signifie littéralement « pierres sur lesquelles on trébuche ».

Il s’agit de petits pavés en métal créés à l’origine par Gunter Demnig qui illustrent une manière de « se souvenir » des victimes de la Seconde Guerre mondiale. Les noms et date de naissance des victimes sont inscrits sur le pavé qui est ancré dans le sol. C’est en 1992 que Gunter Demnig commence à en poser clandestinement dans Berlin ; très vite, ces Stolpersteine s’installent dans de nombreuses villes européennes et deviennent un symbole de reconnaissance mondiale des atrocités de la Guerre. En 2018, on en dénombrait plus de 70 000 à travers l’Europe, la plupart étant désormais installés officiellement.

Seulement, Paris – et Munich – ont toujours refusé de suivre ce mouvement, refus justifié ainsi par la chargée de mémoire de la ville de Paris : ” Les Stolpersteine ne sont pas adaptés au travail de mémoire parisien. Les Juifs n’ont pas disparu de France, ils sont encore présents.
Les Stolpersteine renvoient une image qui ne convient pas à la France où 75% des Juifs ont survécu. Par ailleurs, marquer d’un signe distinctif, au sol, les lieux où les juifs ont vécu ne nous convient pas, marcher sur ces pierres ne constitue pas un symbole acceptable. Pour toutes ces raisons, le Mémorial de la Shoah n’a jamais voulu s’associer à ce projet, et nous partageons pleinement ces arguments“.

Si d’autres villes françaises en ont fait poser à l’instar de Strasbourg et Bordeaux, les Stolpersteine ne sont cependant toujours pas d’actualités à Paris et nous ne devrions, a priori, pas en voir pousser dans les prochaines années.

Cependant un groupe de « citoyens pour des Stolpersteine à Paris » a lancé une pétition pour faire pression sur les autorités municipales.

On peut mettre cette démarche en parallèle avec les bancs-statues de Jan Karski, du sculpteur Karol Badyna qui ont été installés à Kielce, Łódź, Cracovie et Varsovie en Pologne, sur le campus de l’Université catholique de Georgetown à Washington et sur celui de l’Université de Tel Aviv en Israël. Jan Karski était est un résistant polonais de la Seconde Guerre mondiale qui témoigna du génocide des Juifs devant les Alliés.

Source : Paris Zigzag

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