En Israël, les municipales qui ont eu lieu en France, n’ont pas bénéficié d’une ligne dans la grande presse israélienne! Seuls quelques analystes ont suivi l’évolution des élections à Paris.  Les résultats à Paris : Anne Hidalgo, qui a visité Israël plus d’une fois, termine le 1er tour en Numéro 1. Rachida Dati termine en N°2.

HIDALGO. En Novembre 2018, la réplique du bronze du capitaine Alfred Dreyfus installé boulevard Raspail à Paris, œuvre du sculpteur et caricaturiste Tim, a été inaugurée par Ron Huldai, maire de Tel Aviv-Yafo et Anne Hidalgo, et en présence des descendants de l’officier. « Le capitaine Dreyfus est un lien très fort entre nous. Il est un symbole de la République et de la lutte contre l’antisémitisme, » avait déclaré la maire de Paris.

En présence de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et du maire de la capitale d’Israël, Moshe Lion, la “Place de Jérusalem” a été inaugurée dans le XVIIe arrondissement de Paris. Alors que la maire de Paris a souligné le souvenir de ses visites à Jérusalem, notamment sur l’Esplanade des Mosquées, terme musulman choisit par Anne Hidalgo en lieu et place du terme juif du Mont du Temple, son homologue de Jérusalem a tenu à rappeler un fait occulté tout au long des discours, y compris de la part des responsables communautaires juifs qui ne l’ont pas exprimé clairement sans la moindre ambigüité. “Jérusalem est la capitale d’Israël et du peuple juif”, a-t-il lancé sous les applaudissements des 150 personnes présentes pour cette inauguration.

DATI. Rachida Dati a été en Israël en 2008 :  «Souvent, les symboles sont des gadgets, mais s’ils font avancer les choses, alors, pourquoi pas…» Pendant deux jours, Rachida Dati a renoncé à s’agacer des questions sur ses «origines», et leur rôle «symbolique» qui, à Paris, la font parfois sortir de ses gonds. En déplacement ce week-end en Israël et dans les Territoires palestiniens, la garde des Sceaux a suscité une vive curiosité chez ses deux hôtes. Une femme ministre, de famille musulmane, et, qui plus est, célibataire et future maman… Son profil atypique a fait l’objet de nombreux commentaires dans les médias. C’est du côté israélien qu’elle semble avoir amassé le plus fort capital sympathie. Le quotidien de référence Haaretz, marqué à gauche, lui a consacré un élogieux portrait en une. «Les Israéliens sont agréablement surpris de constater qu’un ministre français d’origine arabe leur manifeste sa sympathie, explique Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences Po Paris. De plus, ils sont très glamours. Qu’elle soit bientôt mère les séduit, et tout un pan de la société moderne est très attaché aux libertés individuelles, notamment celles des femmes.» Le quotidien populaire Maariv louait il y a quinze jours, le fait que la ministre ait «choisi sa vie». »

LE MONDE. Surtout, que cette élection ne soit pas annulée ! Que le second tour soit maintenu, ou seulement décalé de quelques semaines, malgré le coronavirus. Tel est le vœu d’Anne Hidalgo et de ses colistiers.

Ce dimanche 15 mars, ils ont obtenu à Paris un score dont ils n’avaient pas osé rêver. « Inespéré », reconnaît son adjoint Jean-Louis Missika : 29,3 % des voix, alors que les derniers sondages leur en accordaient plutôt 25 %, et plaçaient la maire sortante au coude à coude avec sa principale adversaire, Rachida Dati (Les Républicains, LR).

En réalité, la socialiste distance largement sa rivale de droite, qui recueille 22,7 % des suffrages. Anne Hidalgo, la mal-aimée, la maire qui avait enchaîné les difficultés, le fiasco de Vélib’, l’arrêt d’Autolib’, le bazar des trottinettes, et dont le premier adjoint avait claqué la porte avec fracas en 2018, se retrouve ainsi en excellente position pour l’emporter au second tour. Et ruiner les espoirs de Rachida Dati, mais aussi de La République en Marche (LRM), qui espérait bien, initialement, gagner la capitale.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Elections municipales 2020 : Anne Hidalgo, mal-aimée mais favorite à Paris

Encore faut-il que ce premier succès ne soit pas effacé. « Pas question que le premier tour soit annulé ! », s’exclame Jean-Louis Missika, une des chevilles ouvrières de la campagne. Sa proposition : garder les résultats de dimanche et décaler le second tour de deux à quatre semaines, quitte à l’organiser différemment. « On peut imaginer un scrutin s’appuyant sur le vote par correspondance, qui est compatible avec le confinement », plaide-t-il.

La vague verte n’a guère touché Paris

En attendant que le gouvernement tranche, les traditionnelles négociations d’entre-deux-tours ont pris du retard. D’autant qu’à cause du coronavirus, les écologistes ont été mis à la porte du Novotel où ils comptaient mener leurs tractations…

Sur le papier, Anne Hidalgo part d’une base solide. Sa campagne, claire, autour de l’écologie et du social, a parlé aux électeurs de gauche de la capitale. En outre, « l’épidémie lui a sans doute bénéficié, avance-t-on dans son équipe. Elle capitalise sur sa stature de maire qui sait gérer les crises de ce type. » Résultat, ses candidats arrivent en tête dans tous les arrondissements déjà à gauche, ainsi que dans le nouveau secteur Centre regroupant les quatre premiers arrondissements. « Qu’il s’agisse du Centre, du 12e, du 14e ou du 18e, aucun des arrondissements qui semblaient susceptibles de basculer à droite ne peut plus tomber », estime Jean-Louis Missika.

Partager :