Le cinéaste Quentin Tarantino a décidé de s’installer, pour le plus grand bonheur de son épouse israélienne et de la presse locale.

Des tours crème aux penthouses permettant d’admirer la Méditerranée, des villas avec piscines bordées de luxuriants palmiers, des pelouses qu’on croirait disciplinées à la pince à épiler et même un country club : Ramat Aviv Gimel, c’est un peu le Beverly Hills israélien.
Niché au nord de Tel-Aviv, loin du balagan (le «chaos» hébreu) de la grouillante «ville blanche», le quartier huppé a même été, à l’instar de l’enclave hollywoodienne, le décor d’un soap opera populaire éponyme dans les années 90, fixant le cliché d’un Eden superficiel et friqué.
Ce paradis des agents immobiliers a fait son retour dans l’actualité israélienne ces dernières semaines, grâce au déménagement d’une authentique star hollywoodienne : nul autre que Quentin Tarantino.
Lequel a décidé, à en croire ses déclarations à la presse locale, de s’y installer de façon permanente.
Tarantino et Israël ?
Du sérieux, comme dirait un ancien président français. Le réalisateur angeleno a épousé fin 2018 Daniella Pick, héritière de la popstar Svika Pick (le Polnareff du cru), rencontrée dix ans plutôt lors de la présentation d’Inglourious Basterds en Israël.
Elle-même chanteuse, mais sans tube à son actif, cette recalée de l’Eurovision doit sa notoriété à son compte Instagram où, avant son mariage, elle alignait les poses lascives.
Récupérant son trophée lors des Golden Globes début janvier, Tarantino a mis l’hébreusphère en émoi en la remerciant d’un bizarre «toda giveret», soit «merci madame !» (le couple a vingt ans d’écart).
Peu après, le cinéaste accordait un grand entretien à Yedioth Aharonoth, tabloïd le plus lu du pays, où il déclarait sa flamme, tant à son épouse enceinte qu’au pays où il souhaite élever ses enfants.
«J’adore ce pays. Les gens sont très sympas, et ont l’air vraiment enthousiasmés que je sois là.»
D’autant que le réalisateur donne d’emblée tous les gages d’assimilation attendus de lui, «sonnant particulièrement israélien», comme le souligne, ravi, le Jerusalem Post.  Les roquettes de Gaza ? Même pas peur : «Comme tout le monde ici, je n’y fais pas vraiment attention.» La langue ? «Bien sûr que je vais apprendre, je ne veux pas que mon fils ou ma fille parle une langue que je ne peux pas comprendre.»  Le cinéma israélien ? «Je suis un grand fan des Cannon Films», en référence aux séries B violentes et libidineuses produites par Yoram Globus dans les années 80, avec Chuck Norris et Charles Bronson en produits d’appel.

Evidemment, Tarantino se déplace à vélo électrique le long de la tayelet, la promenade longeant la mer. Sur Twitter, les badauds connectés relaient ses apparitions, du port de Jaffa au stand à pop-corn de Cinema City, kitchissime multiplex au nord de Tel-Aviv, avec ses statues géantes de superhéros, cow-boys et autres stormtroopers encombrant les allées.  Qu’on se rassure, si l’on ne sait pas (ou ne veut pas savoir) ce qu’il pense du «deal du siècle» de Donald Trump, le réalisateur a déjà esquissé l’idée de ce qu’il peut apporter à sa terre promise : l’ouverture d’un nouveau cinéma d’art et d’essai.

Source Liberation

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