Le tribunal de district de Jérusalem a autorisé l’extradition vers la France d’un criminel sexuel qui s’était réfugié dans l’Etat hébreu pour échapper à la justice française. C’est le premier cas de l’année, « et loin d’être le dernier », assure-t-on du côté de l’ambassade d’Israël à Paris.

En 2019, quatre ressortissants Français ont été extradés d’Israël contre un seul en 2018. Le 5 décembre dernier, le même tribunal a autorisé en ces termes l’extradition d’un père de famille des Hauts-de-Seine ayant soutiré à sa femme la garde des enfants : « Malgré l’atteinte à la liberté individuelle, la loi autorise l’extradition parce qu’Israël est déterminé à aider la lutte internationale contre la criminalité, et également parce qu’elle ne souhaite pas être un refuge pour les criminels ».

Base arrière pour les escroqueries

L’opinion publique israélienne comme les autorités voient désormais d’un très mauvais œil ces opportunistes qui effectuent leur « alyah » (migration spirituelle vers Israël) pour échapper à des poursuites judiciaires. Ou utilisent l’Etat hébreu comme base arrière pour leurs escroqueries : arnaque dite au « président » ou au « faux virement ». « Ils exhibent leur argent, sont sans foi ni loi, ils sont une honte pour notre religion et notre pays » explique un Franco-Israélien venu prendre sa retraite à Tel Aviv.

Signe de ces temps qui changent : en avril dernier, un Franco-Israélien Stéphane, condamné par contumace pour avoir corrompu le commissaire divisionnaire Michel Neyret, a été extradé vers la France pour son implication dans une affaire de fraude au CO2. Pourtant, à peine trois ans plus tôt, en mai 2016, le procès de « l’arnaque à la taxe carbone », considérée comme l’escroquerie du siècle, s’était tenu avec seulement six prévenus sur douze, les autres suspects étant restés à l’abri dans l’Etat hébreu. « Il y a eu beaucoup de malentendus car les systèmes judiciaires des deux pays sont très différents » explique un haut responsable Français.

«Les autorités faisaient traîner les procédures »

En 2012, la non-extradition de deux Français impliqués dans l’accident d’une Israélienne de 25 ans, ayant trouvé la mort à Tel Aviv après avoir été percutée par leurs 4/4 ( affaire Lee Zeitouni), a tendu un peu plus les relations entre les états. « Les autorités faisaient volontairement traîner les procédures » relève le même policier. En 2014, il y avait une centaine de demandes d’extraditions.

Mais progressivement les choses se sont améliorées, souvent du fait des bonnes relations nouées entre enquêteurs des deux pays. « Depuis trois ans, nos services s’entraident en temps réel sur les enquêtes » observe Shimon Mercer-Wood, le porte-parole de l’ambassade d’Israël en France. Il précise : « Nous mettons nos techniques d’investigations au service des enquêteurs français. Ces enquêtes communes contribuent au nombre croissant d’extraditions. ».

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