Gaya Bertele, 20 ans, aujourd’hui sous-officier dans Tsahal, a une histoire familiale assez particulière. Son grand-père paternel Yohann Bertele était membre du parti nazi et occupait un poste au sein de l’organigramme. « Jusqu’au jour de sa mort il n’a jamais émis le moindre regret sur ce qu’il fut ni sur ce qu’ont fait les nazis », indique-t-elle. Elle rajoute qu’il aurait été horrifié d’apprendre que son fils s’est converti au judaïsme et que sa petite-fille vit en Israël et sert dans l’armée.
Hans Bertele, le père de la jeune soldate est aujourd’hui l’un des pâtissiers connus en Israël. Il est né à la fin de la guerre dans une famille chrétienne de sept enfants. « Lorsque j’étais jeune, il était évident pour tout le monde dans le village que les Juifs sont des porcs, des gens avides d’argent et des escrocs », rappelle-t-il.
Lorsqu’il dut apprendre un métier, Hans choisit la pâtisserie. Après sa formation, il signa un contrat avec la chaîne hôtelière Hilton, et le « hasard » fit qu’il fut embauché par les hôtels Hilton à Tel-Aviv et Jérusalem. Au début, il craignit de travailler en Israël, pensant que l’atmosphère y serait très antigermanique. C’est pour cela qu’il commença pas dire à son entourage qu’il venait de Suisse alémanique ! Mais ses collègues remarquèrent rapidement qu’il leur cachait sa véritable origine et les relations furent difficiles. Mais malgré cela Hans « tomba amoureux » du peuple juif et d’Israël et se sentit de plus en plus lié à cette société. Il entreprit alors un difficile processus de conversion au judaïsme et à 26 ans, rejoignit les rangs de Tsahal. Et combattit même dans l’artillerie lors de la Guerre de Kippour.
C’est en Israël que Hans connut sa femme, fille de rescapés de la Shoah ! De manière surprenante, sa belle-mère, survivante d’Auschwitz et qui y avait perdu tous les siens, l’accueillit chaleureusement dans la famille tout en sachant que son père avait été un nazi actif. « Elle était en admiration devant le chemin parcouru par mon père et ne le considérait pas comme responsable de ce que son père ou les autres nazis avaient fait », dit Gaya.
A chaque Yom Hashoah, Gaya dit non seulement penser aux victimes des nazis mais aussi à son grand-père et à tous ceux qui se sont laissés entraîner dans cette idéologie raciste et antisémite qu’ils ont servi avec zèle. « Cette conscience me donne encore plus de force et de motivation dans ma volonté de servir dans Tsahal et défendre l’Etat d’Israël », précise Gaya avec fierté.
https://lphinfo.com/grand-pere-etait-nazi-petite-fille-sert-aujourdhui-tsahal/

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