La croissance de la population est un élément très important pour l’Etat d’Israël. Un taux de fécondité nettement inférieur à 2,1 depuis des années existe en Europe. En Israël, cela n’est pas du tout le cas. En termes de densité de population, Israël occupe la quatrième place des pays de l’OCDE. D’après les prévisions du Shoresh Institute, 20 millions de personnes vivront en Terre Sainte en 2065, ce qui fera alors d’Israël avec 922 habitants au kilomètre carré le pays avec la plus forte densité de population de tous les Etats membres de l’OCDE. Par ailleurs, Israël a non seulement le taux de natalité le plus élevé de tous les pays industrialisés, mais il devance même d’un enfant le Mexique avec une moyenne de 3,1 enfants par famille.
LE PLUS. Un excellent article de Xerfi sur l’Europe:
ETUDE XERFI. C’est dans l’indifférence totale que ’Europe se dirige droit vers un hiver démographique. Selon les projections démographiques de l’ONU, la bascule est prévue en 2030, date à partir de laquelle la population des pays membres de l’Union européenne (Royaume-Uni compris) va commencer à décroitre et perdre près de 10 millions d’habitants à l’horizon 2050. C’est un peu comme si le Portugal était rayé de la carte durant cet intervalle.

Cheveux blanc, croissance molle et déficit

Cette mécanique infernale est en fait déjà en place. Avec un taux de fécondité nettement inférieur à 2,1 depuis des années, l’Europe n’assure plus le renouvellement de ses générations et sans l’apport de l’immigration sa population baisserait déjà depuis trois ans environ : le solde naturel a été négatif pour la première fois en 2015 et un nouveau pallier a été franchie en 2017 avec un déficit naturel record, de plus de 200 000 personnes et s’il faut être provoquant cela veut dire que le nombre de cercueils est supérieur à celui du nombre de berceaux.
Ce tableau déjà très sombre, il faut pourtant encore le noircir. Si l’attention est portée sur les 20–64 ans, c’est-à-dire la population en âge de travailler, la bascule ce n’est plus 2030, mais maintenant. La saignée est impressionnante, plus de 48 millions de travailleurs en moins selon les projections de l’ONU entre 2015 et 2050, c’est quasiment l’équivalent de la force de travail allemande qui est appelée à disparaitre de l’UE.
Or on touche là à l’une des sources principale de la croissance, c’est-à-dire le volume de travail mobilisable. Moins d’actifs c’est la certitude d’une croissance potentielle plus faible même s’il y a des gains de productivité, même si le taux de participation au marché du travail des seniors, augmente. C’est aussi, à coup sûr, des problèmes de financement des systèmes des retraites, de santé avec l’alourdissement du coût de la dépendance et l’alourdissement du déficit public, etc. Bref, c’est cheveux blanc, croissance molle et déficit !
Compétition démographique
Mais il y a un facteur aggravant en Europe : la poursuite par les pays membres de leur intérêt particulier dans un espace où pourtant devrait prévaloir l’intérêt commun. On connait déjà la concurrence fiscale et sociale, il faut désormais intégrer une troisième dimension, la concurrence démographique, bien compris comme étant la capacité prédatrice d’un Etat à siphonner les talents de ses plus proches voisins. Ce n’est pas de la science-fiction mais bien ce qui s’est déjà passée avec l’Allemagne. Après la grande récession, il y a eu outre-Rhin un véritable boum démographique lié à l’explosion de l’excédent migratoire sous l’impact de l’arrivée de jeunes issus des pays du Sud ou de l’Est de Europe alors en pleine crise, puis sur la fin des différentes vagues de réfugiés venus de pays en guerre, notamment de Syrie.

Depuis, l’Espagne a retrouvé la croissance et le retour des jeunes exilés de la crise économique est devenu un thème de campagne pour les partis politique. Il y a donc bien compétition entre les pays avec le risque d’une divergence accrue entre les pays membres. Il faut enfin ajouter une dimension supplémentaire : l’agenda, autrement dit, l’urgence n’est pas le même entre les différentes économies. C’est en Europe de l’Est que la situation est la plus critique. Toute chose égale par ailleurs, la Bulgarie est la plus menacée.

Avec 1,6 million de travailleurs en moins elle perdrait près de 36% de sa force de travail. Parmi les principales économies de la région la Pologne pourrait perdre près de 8 millions de travailleurs, soit près du tiers de sa force de travail et la Roumanie n’est pas très loin avec une perte de 30% ni la République tchèque. En d’autres termes, le départ de jeunes du cru, notamment diplômés, si elle est encouragée par une politique volontariste de l’un des Etats membres pour attirer les jeunes talents, ne peut être vécue que comme une agression. A l’Ouest, parmi les 5 principales puissances économiques c’est finalement en Espagne, suivi de l’Italie et de l’Allemagne où le problème se pose avec le plus d’acuité. La France et le Royaume-Uni étant en parti préservé.
L’Europe aura demain beaucoup moins d’actifs. L’immigration extérieure peut être une solution. Mais compte tenu du contexte politique, c’est une porte qui se ferme au prix d’un véritable suicide démographique.
https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-La-catastrophe-demographique-europeenne_3746993.html

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