IsraelValley, à la demande de lecteurs assidus, reproduit le compte rendu d’une réunion exceptionnelle qui a eu lieu au Sénat et qui traite des relations France-Israël.

Titre de l’évènement : « LA START-UP NATION ET LA FRENCH TECH EN ACTION »

Modérateur : Mme Élisabeth LAMURE, présidente de la délégation sénatoriale aux entreprises, sénateur du Rhône

Stéphane CHOUCHAN, Ambassadeur French Tech Israël, Conseiller du commerce extérieur et directeur pays pour Israël de STMicroelectronics

Élisabeth LAMURE – Je voudrais donner la parole à M. Chouchan. En plus de vos activités chez STMicroelectronics, vous êtes conseiller du commerce extérieur français et l’un des ambassadeurs de la French Tech en Israël.

Vous pouvez mettre votre expérience du marché israélien au profit de ces coopérations. Comment contribuez-vous concrètement à la promotion de la French Tech en Israël ?

M. Stéphane CHOUCHAN – La French Tech représente 300 membres actifs et 60 start-up.

J’ajouterai une touche supplémentaire à ce qui a été dit à propos de l’écosystème israélien : ceux qui y évoluent ont un côté rêveur, mais ne redoutent pas l’échec. C’est peut-être un point commun avec les Français.

La French Tech correspond à une initiative de Fleur Pellerin qui remonte à 2013. Emanuel Macron est venu la promouvoir en 2015. Elle a été lancée en mars 2016 en Israël. Il s’agit d’un réseau assez actif d’investisseurs et d’entrepreneurs. Le réseau fonctionne très bien aux États-Unis et en Israël, mais moins en France.

Il ne faut pas avoir peur de pousser les portes, d’échanger les cartes de visite. Démarcher, faire le premier pas, est encore un peu difficile pour un Français. Les Américains n’ont pas peur des réseaux, ils les optimisent, les activent et ne craignent pas de les rendre ensuite monnayables.

L’expérience d’un grand groupe français peut servir à d’autres. J’ai reçu la semaine dernière des délégations de sociétés françaises qui viennent étudier le fonctionnement de STMicroeletronics. À partir du moment où vous avez une valeur ajoutée, un différentiel, on s’approche de vous. On vous identifie comme un maillon fort de cet écosystème.

Nous avons repéré des domaines déjà identifiés, comme la lithographie, la métrologie, l’intelligence artificielle, la data, aujourd’hui considéré comme le nouveau pétrole, la foodtech, la biotech, l’agritech. Le monde des start-up utilise des mots ayant trait au bio : l’écosystème, les jeunes pousses, les incubateurs. Tout tourne autour de la notion du vivant. Il faut conserver ces notions de vivant, d’actif et de productif.

On utilise donc ces réseaux d’acteurs, de professionnels, d’experts, et tout cela fonctionne en écosystème et en village.

Lorsque j’ai créé ST-up, j’ai utilisé l’image d’un village français, avec son boulanger, son charcutier, son fromager. Tous ne cherchent pas à attirer les mêmes clients, mais proposent des solutions complémentaires pour répondre à une demande. Nous sommes quant à nous une des chaînes du maillon innovant. À terme, cet écosystème pourra mettre en réseau des accélérateurs qui seront complémentaires dans le domaine de la technologie et des services pour fournir une solution pérenne à ce que demandent les sociétés.

Le timing d’une start-up est très court. Il faut être très réactif.

Tous ces acteurs – la French Tech, les conseillers du commerce extérieur – qui promeuvent l’image de la France et aident d’autres délégations et d’autres grands groupes français à s’implanter en Israël vont fournir un autre point d’observation à l’écosystème israélien qui, pour nous, est déjà assez bien défini.

http://www.senat.fr/ga/ga149/ga1492.html

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