Un article de Guillaume Lenorman pour Israël Valley. En Hongrie, l’idée de créer un musée national consacré à l’Holocauste a été relancée par le premier ministre Viktor Orban, qui a annoncé vouloir consacrer 6 millions d’euros à la mise en place d’un mémorial rendant hommage aux victimes de la Shoah, dans la gare désaffectée de Jozsefvaros, à Budapest.
Soucieux de ne pas compliquer les relations qu’il cultive avec ses alliés américains et israéliens, Victor Orban, fortement critiqué pour la campagne aux relents antisémites menée contre  George Soros, a mandaté un rabbin, Shlomo Köves, pour proposer un concept en coopération avec une historienne controversée, Maria Schmidt.
Le dialogue avec la communauté juive bute sur le fait que, pendant la 2de guerre mondiale, au moins 200 000 Hongrois ont participé activement à un génocide qui a conduit à l’extermination de 80 % de la communauté juive de ce pays d’Europe centrale.
Dans ce contexte historique, un musée qui ne poserait aucun regard critique sur l’ensemble de la société hongroise et qui ne porterait que les seuls juifs risquerait d’être considéré comme révisionniste et les spécialistes de l’holocauste hongrois, échaudé par la politique mémorielle menée jusqu’ici, craignent une volonté de minimiser la responsabilité des Hongrois. Le pouvoir cherche à réhabiliter le régime de l’amiral Horty, le régent de Hongrie, un homme qui savait que les juifs déportés seraient assassinés.
De plus, le Musée mémorial de Yad Vashem, le Centre Simon Wiesenthal et le Musée mémorial de l’Holocauste, à Washington, ont tous jugé Maria Schmidt illégitime. C’est l’une des idéologues les plus puissantes de Hongrie et elle a, dans le passé, indiqué que le fait de laisser « les organisations juives internationales dire leur mot sans qu’elles versent le moindre centime pour compenser les coûts » de la Maison des destins était « contraire à la responsabilité de l’Etat souverain hongrois envers son propre passé, son présent et son futur ».
Source : Le Monde & Israël Valley
 

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