On n’est jamais neutre lorsque l’on parle d’Israël. Même lorsqu’il s’agit de la « start-up nation », ce pays qui produit des jeunes pousses technologique à grande échelle. « 5000 start-up, soit une pour 2000 habitants ce qui est un record mondial », rappelle Valérie Zarka, fondatrice de  More Than Digital, qui se donne pour mission de faire un pont technologique entre Israël et la France.

Sur ce bout de terre au bord de la mer où tout a commencé, les passions, les religions et les opinions se carambolent en permanence. L’Histoire est omniprésente.
À Jérusalem, bien sûr, cité émouvante par son passé autant que son présent. Mais aussi à Tel Aviv où nous passerons l’essentiel de notre temps lors de ce « Learning trek » organisé par l’UDA en partenariat avec Le Figaro.
Des murailles de l’ancienne ville aux buildings de la nouvelle, il n’y a qu’une heure d’autoroute. Et deux mille ans. Au milieu, l’Université Hébraïque de Jérusalem.
Fondée en 1918 — trente ans avant la création de l’Etat d’Israël- et inauguré en 1925 par Albert Einstein, cet établissement a vu de nombreuses sommités passer dans ses murs.
Il a formé et forme encore quelques-uns des meilleurs ingénieurs. Mais plus important à nos yeux, il symbolise l’une des raisons pour lesquelles ce pays est une pièce maîtresse de notre monde numérique : l’éducation.
Dès les prémices de cet état, la culture et l’enseignement seront la clé de son développement.
Aujourd’hui 45% de la population active possède un diplôme supérieur.
Cette culture de la culture s’imbrique aussi dans le deuxième pilier de cette société, l’armée.
Dans ce pays en guerre depuis sa création, chaque citoyen, quel que soit son sexe,  fait  son service militaire à l’âge de 18 ans pour trois ans minimum. Une sorte de sas entre l’enfance et l’âge adulte au cours duquel il est possible de faire des études très poussées.
Tout le monde y entre, mais les meilleurs sont sélectionnés pour devenir des têtes pensantes qui irrigueront plus tard l’écosystème numérique, un peu à la manière d’une Ecole Polytechnique.
De là sont sortis les fondateurs de Waze, les inventeurs du système d’auto complétion de Google et des milliers d’autres.
Après avoir fait la guerre, ces ingénieurs, codeurs, développeurs deviennent des pépites que s’arrachent les sociétés de tech à moins qu’ils ne s’installent à leur compte pour monter leur start-up.
Outre sa fonction éducative, le passage sous l’uniforme à une conséquence très concrète sur le management des sociétés.
« Lorsque vous recevez un ordre qui vous paraît inapproprié, non seulement vous pouvez, mais surtout vous devez, passer au-dessus de l’officier qui vous l’a donné pour en référer à son supérieur », explique Uri Admon, fondateur de la start-up Captain Up, spécialisée dans la gamification au service de l’engagement.
La possibilité de discuter ce qui est théoriquement indiscutable dans le fonctionnement militaire, donne, aux dires de ceux qui l’ont expérimenté, une souplesse d’esprit particulière et une grande efficacité opérationnelle dont bénéficient les entreprises lancées dans la course technologique.
Pour importantes qu’elles soient, la guerre et l’armée ne sont pas les seules raisons de ce développement numérique.  La chute de l’Union soviétique et l’émigration russe qui s’en suivit au début des années 90 marque un tournant précoce vers le digital.
L’afflux de scientifiques russes pousse alors le pays à créer des incubateurs dès 1991 mais aussi à consacrer 100 millions de dollars à la technologie. De quoi accélérer ce que l’on n’appelait pas encore la transition numérique et former les fondations de cette start-up nation.
Source CBNews

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